Ce
10 septembre 2017 à Paris avait lieu une marche du Père Lachaise à
République contre cette triste farce de l'ETAT dit « d'URGENCE »,
et contre la forme et le visage consternants que c'est censé prendre
dans les temps qui viennent... Quelques images via
http://www.fototime.com/inv/58D51CEED9F3EDA
(smartphone)
Cet
outil « d'état d'urgence », et plus encore le fait d'intentionner
graver cette daube dans des « lois de droit commun », ne fait que
participer de l'arsenal autoritaire et autoritariste savamment mis en
place pour tenter de parer par anticipation à toute forme de
mobilisation sociale et à toute forme de convergence des luttes qui
surgiraient en riposte aux agressions ultralibérales et rétrogrades
de cet "État" macronnien : contre les plus démunis (et
pas seulement), contre les acquis sociaux (dont certains de très
longue date), contre les corps intermédiaires et contre les
contre-pouvoirs qui vont avec et, plus largement, contre toutes les
velléités contestataires d'envergure qui pourraient poindre
(rappelons pour faire court que ce petit Napoléon Mâqueron n'a
quand même été élu qu'avec 32% du corps électoral des inscrits
(13% du même corps au premier tour).
Un
État « d'urgence » qui, une fois pérennisé dans la loi de droit
commun, n'en serait que plus lourdement attentatoire à la
démocratie, comme s'accordent à le souligner maints observateurs
judiciaires et institutionnalistes de leur état, tels ceux de la LDH
ou du syndicat de la Magistrature par exemple (tous les deux
représentés et présents sur place ce dimanche 10/9).
Une
pérennisation emblématique de cet Ordre moral néolibéral bon
teint, emblématique de la sale farce économique ultra-libérale qui
désormais va avec (pas moins de 11 ministres mâqueronnistes étaient
présent à l'université d'été d'un MEDEF début septembre à
Jouiiiiiit-en-Josas), et emblématique des dérives
populo-sécuritaristes parfois cyniques qui vont avec à tous les
étages (sauf bien entendu à l'étage du CAC 40 et du dernier décile
de la distribution des revenus, comme le montre de façon imparable
le récent rapport de l'OFCE par exemple). Un état « d'urgence »
pour prétexte soit disant « terroriste », et dont l'un des
préceptes de base reste bien entendu d'endormir le bon blaireau de
Français moyen.
Un
état « d'urgence » d'autant plus « farcesque » qu'à l'épreuve
des faits, depuis plus de 2 ans, il est largement avéré que ce
dispositif n'est que de bien peu d'utilité en matière de lutte
anti-terroriste et de (réelle) sécurité publique.
Pour
rappel : pour ce prétexte de « terrorisme », LA FRANCE EST LE SEUL
PAYS EN EUROPE à avoir instauré l'État d'urgence. Les faits, rien
que les faits. S'attaquer à l'État de droit au point de faire de
l'état d'urgence un état désormais « normal » (ou état
d'urgence permanent, un non sens par construction même...), voilà
un engrenage qui conduit tout bonnement à s'affranchir de l'Etat de
droit. Ces dérives et ces projets de dérives (« C'est notre
pprrooojjeeetttt !!!!!! ») ne font rien moins que déroger à
certaines conventions internationales, un peu comme en Ukraine ou en
Turquie par « exemple ». Dès lors, que ce Napoléon
Mâqueron dispose ou non de sa tripotée de pantins « parlementaires
» à l'assemblée, l'Etat de la France sera donc officiellement l'un
des Etats les plus policiers d'Europe (sachant que c'était déjà
pas mal carabiné).
Les
mesures visant à graver cette merde en barre dans le marbre du droit
commun pour en pérenniser au quotidien et ad vitam eternam les
modalités d'application, ces mesures font donc partie intégrante de
cette fuite en avant pseudo-« sécuritaire » et démago qui ne dit
pas son nom, attentatoire qu'ell est à nos libertés au quotidien,
et même aussi à l'espace public tout simplement.
Cette
insidieuse panoplie d'outils de type répressif, larvés ou non, ne
visent en fait qu'au contrôle de la population, même si c'est ici
en mode "geek" et en mode "tout sourire Ultrabright".
A grands coups de flon-flons pharaoniques (cf. sketche "Pyramide
du Louvre") puis à grands coups de pommade néo-monarchique
sauce "droite orléaniste" (cf. sketche "château de
Versailles").
Très
concrètement ce (triste) cirque "état d'urgence" ne vise
en fait qu'à l'intimidation et à dissuader les gens de descendre ou
de redescendre dans la rue, à l'instar de toutes ces violences
policières du printemps 2016 [ce quadra-régent présidentiel très
façon très V-ième République était alors déjà aux manettes en
tant que ministre d'État - après stationné deux ans comme
conseiller à l'Élysée - c'est ça, le "renouveau" tant
attendu !].
Ce
(triste) cirque "état d'urgence" ne vise donc en fait qu'à
une forme de censure censé déboucher in-fine et « idéalement »
sur une sorte d'État de l'auto-censure - aboutissement même de
cette censure larvée si savamment orchestrée. Au-delà des bobards
assez grossiers qui nous sont servis (en tous cas au blaireau moyen),
cet état d'urgence en mode somnifère contribue surtout à faire
oublier au gogo en question LES-TAS-D'URGENCE sociale qui, pendant ce
temps-là, ne font que continuer de s'aggraver (Réfugiés, Migrants,
SDF, les 9 millions de Français qui vivent sous le seuil de pauvreté
etc.), tout ça pendant que la distribution des dividendes ne fait
que continuer son exponentielle progression, y compris grâce aux
bonnes grosses gâteries néo-libérales déjà prodigués sous forme
de CICE.V1 et de lois Mâqueron.V1 de 2013 à 2016 : pour rappel la
France détient désormais le record d'Europe en matière de
distribution des dividendes, avec 44% des bénéfices ainsi dilapidés
sans que l'investissement productif ne reparte significativement à
la hausse, évidemment...).
Et
le "pompon" c'est que la farce à l'anesthésie "état
d'urgence" eh bien ça (En) Marche comme sur des roulettes : ce
10/9 de Père Lachaise à Répu nous n'étions qu'environ 2000 à
battre le pavé contre cette triste farce...
Le
sieur De Gaule avait donc bien raison quand il disait en coulisses
dès 1965 que les Français sont des veaux...
Très
logiquement cet enfumage à « l'état d'urgence » trouve son écho
dans les différentes déviances, dont certaines sont
quasi-caricaturales, pour ce qui tient des modes de gouvernance
(au-delà du simple changement de trombi à l'eau de rose à
l'assemblée nationale) : totale verticalité ambiante (tout ne se
décide en fait qu'à 3 ou 4 énarques dans le bureau présidentiel,
dont l'énarque en chef Mâqueron), parlement godillot,
instrumentalisation des canons les plus éculés d'une V-ième
République quasi-monarchique et d'ores et déjà complètement
carbonisée, atteintes aux contre-pouvoirs et aux corps
intermédiaires (journalistes, syndicats, magistrature...), accueil
en grande pomptes sur le perron de l'Elysée ou carrément sur les
Champs Elysée un jour de 14 juillet des dictateurs ou
quasi-dictateurs et autres sous-marins de la droite la plus
réactionnaire (Trump, Poutine, Déby, Netanyaou, Haftar...). Ce
dernier item moyennant quelques retournement de veste d'ores et déjà
pathétiques autant que retentissants sur la scène internationale,
en tous cas par rapport à son baratin de campagne électorectale du
printemps 2017 - etc etc.etc...
Non,
ce n'est évidemment pas un état d'urgence contre le « terrorisme
». Classiquement (il n'y a là aucune « Révolution », doux
euphémisme !!!), et très concrètement, ce n'est qu'un état
d'urgence à vocation de contrôle social et politicard. Et, plus
encore, contre les Réfugiés, contre les Migrants (pour laquelle la
donne ne fait que s'aggraver - cf. la dernière indignité en date de
ce Mâqueron s'agissant des tentatives qu'on sait d'externalisation
des frontières par le truchement de création de "hotspots"
en Libye, au Nord-Tchad ou au Nord-Niger (*), contre ceux qui
viennent en soutien aux Migrants, contre les plus activistes parmi
ces militants et humanitaires, contre les plus pauvres au sein de la
population hexagonale, et même contre maintes sphères associatives
qu'elles soient ou non militantes à proprement parler. Le tout en
mode particulièrement faux-cul, de façon insidieuse mais très
construite, en restant « très bien coiffé » et en faisant tout
pour avancer masqué (en Marche Arrière). Ce qui fait de ce bousin «
état d'urgence permanent » un bousin d'autant plus pernicieux et
vicelard.
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(*)
c'est à dire en toute entente (comprendre par là en toute
complicité) avec les quasi-dictateurs et groupes mafieux et
militarisés d'Etat qui vont avec - équipés avec les armes que leur
vend la France et les boîtes qui vont avec, pour rappel - les
Haftar, Déby etc.). Chacun voit bien qu'un Mâqueron n'a évidemment
rien à envier à une "Alliot-Marie", elle qui avait tant
défrayé la chronique au moment des Printemps arabes s'agissant de
la Tunisie...
Photos
et laïus ©o.m
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