OliveM

OliveM
Poil à Gratter pour démanger

mardi 30 août 2011

350.000 pauvres de plus en France de 2008 à 2011

L'INSEE avait déjà défrayé la chronique et agacé nos gouvernants en publiant en mars 2010 (juste avant les élections Régionales) un rapport sur l'évolution des inégalités en France de 2004 à 2007.

Voici la toute dernière mouture ©INSEE 2011 en la matière, sous la forme de numéro 1365 d'INSEE PREMIERE.
A téléchargér gratos via http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=ip1365

De 2002 à 2009, le niveau médian (*) du revenu des ménages a cru en moyenne de +1,5% l'an (+0,5% en moyenne par an de 2007 à 2009) contre +1,9% l'an de 1996 à 2002.
Ce constat résume à lui seul la tendance observée depuis que la Sarkozie est aux affaires. Une Sarkozie dont l'un des slogans publicitaires était pourtant en 2007 : "Travailler plus pour gagner plus" (sic).

En clair : seuls certains des plus riches ont gagné plus, sans qu'on sache bien s'ils ont "travaillé plus", du reste.

Sans surprise : ce sont d'abord les revenus les plus modestes qui trinquent, et ils trinquent de plus en plus. Alors que les revenus moyens des 50% de ménages les plus riches continuent d'augmenter de 2007 à 2009 (et plus encore ceux des 10% les plus riches), les revenus moyens des 50% de ménages les plus pauvres diminuent (et plus encore ceux des 10% les plus pauvres). Plus l'on se polarise sur les ménages les plus pauvres, plus la tendance est nette en terme de baisse du revenu moyen. A contrario, plus l'on va vers les ménages les plus riches, plus la tendance est nette en terme de hausse du revenu moyen.

Résultat/1 : le degré d’inégalité de la distribution des revenus était resté stable de 1996 à 2002 : il est à la hausse sur la période 2002-2009.

Résultat/2 : la population située en-dessous du seuil de pauvreté (**) augmente de presque +350.000 personnes sur les 3 dernières années étudiées, et l'intensité de la pauvreté augmente (ndlr : ce sont les plus pauvres parmi les pauvres qui deviennent encore plus pauvres).

Ces tendances ne sont que partiellement liées à la "crise" de 2007, puisqu'elles étaient déjà présentes depuis 2002, et particulièrement de 2004 à 2007. Elles restent en revanche liées au chômage et vont en s'accentuant. Or si l'on prend en compte l'ensemble des catégories de demandeurs d'emplois, le nombre de ces demandeurs d'emploi a cru de +3% l'an de 2007 à 2010, pour culminer désormais à 4,7 millions de chômeurs au sens parfois qualifié de "large". En vue de "travailler plus pour gagner plus", il aurait fallu commencer par pouvoir "travailler plus". On voit bien que ça n'est pas le cas.

Enfin, ces dernières tendances sont à rapprocher de ce double constat fait lui aussi par l'INSEE en mars 2010 sur la période 2004-2007 : stagnation (inégalitaire) des revenus moyens du travail d'un côté, et explosion (là aussi inégalitaire) des revenus du patrimoine de l'autre. En bon Français : ceux qui "gagnent de plus en plus" sont ceux qui sont déjà les plus riches et qui détiennent déjà le plus de patrimoine.

Etonnant, non ?
Olive M

(*) 50% des ménages gagnent moins que ces revenus médians et 50% gagnent plus
(**) défini classiquement comme correspondant à 60% du revenu médian

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire