Au lendemain de l'arrestation de Laurent Gbagbo à Abidjan, le journal "Le Figaro" titrait pompeusement en première page (sic) "Une victoire de la France et de l'ONU". Chose à la fois dérisoire, cocasse et symptomatique. Du Grand Art...
Première parenthèse, de détail : la plus triviale bienséance aurait voulu que vous disiez l'inverse, à savoir "Une victoire de l'ONU et de la France". Mais non : au Bigaro, l'irresistible besoin de parler de la "France" avec un (très) grand "F" est une pulsion incontrôlable, du moins quand c'est la droite (avec un petit "d") qui est aux manettes !Il faut décidément croire qu'au Bigaro, vous êtes obsédés par le fait de vous faire mousser en tant que Français (avec un grand "F")... du moins quand ce sont vos idoles droitières qui sont au pouvoir. Et au Bigaro il est clair aussi que vous êtes obsédés par l'instrumentalisation politicienne et triviale que vous pouvez faire de ce genre d'interventionnisme militaire pour faire mousser les cadors de la sarkozie-en-ump...
Le Bigaro : la voie de son Maître ; La Pravda de l'Élysée.
En outre, quand le Bigaro parle ainsi "d'ONU", c'est :
- dans le meilleur des cas très réducteur,
- dans un cas plus réaliste purement fallacieux.
D'abord parce que ce sont seuls les pays occidentaux (et encore, certains pays occidentaux seulement) qui ont poussé à la roue, au sein de l'ONU. Ensuite parce qu'il est clair (comme souvent en pareil cas) que l'ONUCI et plus encore la France sont allés au-delà du seul mandat de l'ONU (soit disant "éviter un bain de sang"). Et concernant l'ONU, ce qu'il faut retenir de l'épisode Ivoirien, c'est surtout que les troupes onusiennes ne sont pas foutues d'intervenir seules et efficacement !
Quoi qu'il en soit, votre titre est ridicule, au Bigaro. Au plan humain et politique : votre façon de titrer est ridicule et pathétique. Même si l'on se place au plan purement guerrier, c'est à dire au ras des pâquerettes, votre titre est consternant de bêtise...Que la France mette au pas une frange armée dans un pays du tiers-monde, ça n'a franchement rien d'un "exploit militaire" ! Pas de quoi pavoiser ni jouer les gros bras, Messieurs les fiérots du Bigaro ! Ça n'a vraiment rien de mirobolant ! Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est même là le minimum syndical...
Comme disait Corneille : "À vaincre sans péril on triomphe sans gloire !". Mais cette illustre citation n'est manifestement pas connue au Bigaro : au Bigaro, on se glorifie et on s'émerveille sur ce genre d'épisode. Ça laisse pantois d'admiration, c'est pour ça qu'on titre son canard de façon aussi dithyrambique. C'est vraiment pathétique...
Soyons un peu sérieux et surtout prenons de la hauteur : si quelqu'un a "gagné" lors de cet épilogue "Gbagbo", c'est d'abord et surtout la Démocratie et l'Afrique. Et plus encore la Démocratie en Afrique.
Mais vous, au Bigaro, vous êtes au ras des pâquerettes. Vous restez dans la politique médiatico-politicienne hexagonale de crotte et de bas étage. Votre seule fixette : devoir faire une gâterie à la Sarkozie UMPiste, dès que la moindre occase et le moindre prétexte plus ou moins capillo-tractés se présentent...
Le sens et la portée de ce genre d'épisode (ndlr - ce qui s'est passé à Abidjan) vous passe donc forcément 40 bornes au-dessus de la tête : vous êtes des grosses truffes, au Bigaro. Vous n'êtes que des pantins, des marionnettes à la sauce sarkozienne. Vous êtes la "presse" de bas-étage : rien que la "réflexion à deux balles"... Et encore, quand on dit ça en usant du terme "réflexion à deux balles", on est généreux, on voit "large", on vous flatte...
Olive M
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire