OliveM

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Poil à Gratter pour démanger

jeudi 21 avril 2011

Quand le PS s'improvise en justicier-père-fouettard au nom du principe de double-peine…

Le PS pourrait exclure un sénateur condamné pour agression sexuelle. Benoît Hamon va écrire à Martine Aubry pour demander l'exclusion de Jacques Mahéas, sénateur-maire PS, condamné pour agression sexuelle... il y a plus d'un an. Une réaction tardive, signe de l'embarras des partis politiques sur les pratiques de leurs élus.

Ce genre d'interventionnisme justicier "en interne" dénote un certain mélange des genres quant à la mission dévolue ici à la sphère politicienne, comme ça pourrait du reste être le cas pour la sphère de l'entreprise, pour celle de l'associatif, celle de la chose sportive etc. etc…

Un citoyen-justiciable est redevable de ses actes voire de ses fautes devant la justice. A ce titre, la personne en question aura à faire à priori à la sphère judiciaire. Sur le fond et dans l'absolu, cela ne regarde par le PS ni ses instances dirigeantes. Le PS (ou un parti politique en général) n'est en rien assermenté pour jouer les justiciers et seconder les appareils policiers et judiciaires dans une logique de "double-peine". Si l'on suit l'idée de B.Hamon, la sanction politique devrait suivre la sanction judiciaire…

Or si l'intéressé a payé ou paie sa dette (pénale) à la société, on voit en théorie assez mal pourquoi il aurait à payer une autre dette (politique) au PS, sous prétexte qu'il est élu PS. Comme dit le dicton Wollof (pêcheurs Sénégalais) : "Que chacun s'occupe de son propre filet, et le poisson sera bien pêché".

Que X ou Y au sein du PS prenne soin de se démarquer en condamnant ces agissements à titre plus ou moins personnel, c'est concevable. Mais que l'appareil PS en vienne à exclure par principe l'intéressé, ça frise le mélange des genres et l'abus de pouvoir. Je doute fort qu'il soit nulle part inscrit dans les statuts du PS qu'il faille lourder X ou Y au motif qu'il aurait des problèmes avec la justice ! Sur ce terrain, seuls sont à prendre en considération le cas échéant les délits directement liés à l'exercice de tel ou tel mandat électifs ou de telle ou telle fonctions politique en tant que membre ou élu du PS (abus de biens sociaux, détournements, corruptions, etc.).

Il ne s'agit en aucune manière de défendre ce dénommé "Jacques Mahéas", ni sur le fond ni pour quoi que ce soit. Il s'agit simplement de dire : "On laisse la justice faire son boulot". Point barre.

Si dans toutes les sphères de la société civile (politique, associatif, sport, entreprise, etc.) on verse dans ce type d'ostracisme sous couvert de faute au pénal, tout coupable déjà condamné devant la justice sera bientôt et par ailleurs condamné deux ou trois fois. Si l'idée de Hamon et se ses collègue c'est de prêcher une sorte d'exemplarité au sein du PS, c'est une lubie assez illusoire et un peu vaine. Les populations associatives, politiques, sportives, de travailleurs en entreprises etc. sont ni plus ni moins à l'image de l'ensemble de la population. A ce titre, il y a parmi elles des gens qui se sont rendus coupables de fautes. C'est comme ça. Et c'est à la justice de gérer ça. Point barre.

La justice n'a pas besoin de B.Hamon ni de ses collègues pour faire son office. En raisonnant par l'absurde : si le judiciaire décrète que ce Jacques Mahéas doit être viré de son parti politique, des différentes associations dont il est membre, de son club de pétanque et de son club de rotin-macramé, il sera toujours temps pour les différentes instance politico-associatives concernées de cogiter sur le sujet…

Olive M

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