OliveM

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Poil à Gratter pour démanger

dimanche 29 décembre 2013

(2) A l'adresse de l'assoce "SURVIE", toujours mon désaccord...

Bonjour,

J’ai parcouru avec intérêt certaines des choses contenues dans votre billet intitulé « [info] Soutenez la campagne de Survie à l'occasion des 20 ans du génocide des Tutsi au Rwanda », lequel avance des items qui  traitent d’ailleurs de choses diverses n’ayant pas forcément grand-chose à voir avec le Rwanda en tant que tel (…)

Mais comme d’habitude, il est un peu navrant de constater que vous faites dans la plus « ineffable des nuances » [DEFENSE DE RIRE !]

Exemple 1 :

 « La Centrafrique est un cas d’école pour qui veut mesurer les ravages de la Françafrique »
S’il ne s’agit nullement de dédouaner la France des méfaits imputable sur longue période à la françafrique, en revanche la situation de la Centrafrique reste dûe au premier chef à la totale incurie des « élites » locales en termes de gouvernance. Et je pense être assez bien placé pour le dire, moi qui suis né à Bangui, qui y suis retourné depuis (encore l’an dernier) et qui suis de près tout se qui se passe là-bas depuis des années (Dacko, Bokassa, re-Dacko, Patassé, Kolingba, Bozizé et aujourd’hui ce taré intégral de D jotodia…série en cours).

Je pense pour la part que se contenter d’imputer à la françafrique - donc à la France - les facteurs conduisant à une situation telle que celle de la RCA depuis 30 ou 40 ans est évidemment simpliste, au point même d’en devenir quelque peu spécieux. Je dirais même qu’un tel simplisme est pernicieux dans la mesure où il vous conduit implicitement à dédouaner les Centrafricains en général et leurs prétendues « élites » gouvernantes en particulier.

Enfin, sur ce terrain centrafricain je constate une fois de plus que vous vous contenter de critiquer sans cesse et sans jamais n’apporter aucune force de proposition quelle qu’elle soit. E sans jamais faire l’effort de dissocier les urgences de court terme des constats de plus long termes parfois faits et certes à faire sur le passé.  De mon point de vue, c’est un peu « short ».

Exemple 2 :

Ce titre presque cocasse :  « L’Afrique perd Mandela mais garde Déby, Biya, Sassou et l’armée française ». Toujours dans la plus extrême des nuances, sachant que votre liste de crapules africaines était évidemment loin d’être exhaustive :-D.  Bon… désolé, mais on ne voit pas bien le rapport - aussi direct et unilatéral que vous le faites là - entre « Sassou », « Biya », « Déby & consorts » et l’armée française ==> en tous cas pas telle qu’elle intervient dans l’urgence et sur le terrain comme le 11/1 sur Sévaré ou le 5/12 sur Bangui, sur demande des locaux et avec le soutien de la communauté internationale - même s’il y aurait beaucoup à dire et à regretter sur ce point précis. Ce genre d’amalgame frise quand même un tantinet la caricature, il faut bien le dire.

Je serais curieux de savoir si vous auriez la lucidité et plus encore la bravoure pour lâcher 5 minutes vos claviers parisiens et pour aller débaler pareils laius sur place aux populations locales, elles qui sont de facto les premières demandeuses de ces interventions dans l’urgence. Ce, bien entendu, sans devoir occulter les effets pervers qui peuvent accompagner sur moyen et/ou long termes de telles interventions dont le caractère humanitaires à court terme est toutefois indéniable, ne vous en déplaise. Et ce sans même se priver de regretter que la France soit systématiquement en première ligne et même seule, les instances européennes étant de mon point de vue totalement irresponsables et les instances onusiennes et internationales étant quant à elle totalement inefficaces.

Face à tant de « sempternelles nuances », désolé :  non, je ne contribuerai pas financièrement à votre présente campagne sur le Rwanda. Ce qui me concernant ne revient évidemment pas à nier les  problèmes et responsabilités côté français sur ce terrain d’il y a presque 20 ans maintenant, loin de là. Si vous voulez qu’on vous soutienne (en tous cas que « je » vous soutienne), alors de grâce faites l’effort de faire dans plus de nuance factuelle, plus de discernement factuel et plus de lucidité factuelle sur le laius que vous diffusez, au lieu de vous contenter benoîtement et de façon parfois stérile et vaine de vous la jouer « 150% dialectique » de façon à mon sens parfois « limite-névrotique »
Simpliste.
Simpliste et trop facile.

Ce qui, encore une fois, ne m’empêche pas de trouver intéressant ce que vous pouvez parfois dire par ailleurs, et d’y souscrire.

Bien à vous,
Olivier Montel

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