OliveM

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Poil à Gratter pour démanger

vendredi 8 mars 2013

Un dénommé "Chavez"...

Personnage et régime tout de même assez controversés, et sur pas mal de terrains...
Un grand charisme, mais du grand populisme et des velléités autocratiques, aussi.
Une sorte de mixte intermédiaire entre Guevara et Péron, en fait - avec un culte pathologique de la personnalité.  Il n'y a pas qu'une composante "gaucho-révolutionnaire populaire" au sein du Chavisme : il y a aussi de la droite populiste et nationaliste...

Il a sauvegardé un certain nombre de principes démocratiques, mais il y a parfois eu aussi des "reprises en main" et "bridage" de certains médias.  Les scrutins se sont faits plus nombreux, mais en entretenant en véritable culte de la personnalité et avec la mise à bas de certains corps intermédiaires...
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Redistribution de la manne pétrolière, certes, mais pas complètement et surtout sans investissements industriels pour l'autonomisation du pays sur le long terme. Beaucoup joué sur le pétrole, normal, mais insuffisamment sur le reste. L'économie Venezuélienne est restée "pétrolo-dépendante", et sur le long terme...

Cinquième producteur de pétrole au monde, mais on manque de quasi toutes le matières premières alimentaires. Ça pose quand même question !  C'est un peu comme la canne à sucre à Cuba, en fait. Une sorte de "monoculture pétrolifère"... Cette économie importe beaucoup et produit peu. Il y a le pétrole, et à côté de ça pas grand-chose !  Aucune réelle politique de diversification n'a été mise en place.
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Le meilleur exemple, c'est l'insuffisance patente d'investissements en raffineries : le pétrole Vénézuélien est du fuel lourd voire très lourd et difficile à travailler. C'est un domaine sur lequel le Vénézuéla n'a guère investi et n'a guère progressé ! En fait cette huile est embarquée aux States pour y être raffinée :  quasiment rien n'est vendu directement au départ du Vénézuéla !
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Le pouvoir d'achat a certes augmenté, mais il n'y a guère eu de contre-partie productive, notamment en termes d'investissements. Et puis il y a cette corruption semble-t-il endémique, beaucoup beaucoup d'insécurité et beaucoup beaucoup de violence.  On a certes beaucoup mis l'accent sur l'éducation et sur la santé (avec Cuba), mais les avions de cassent la figure, au Vénézuéla... Chavez était un militaire, mais curieusement l'appareil militaire Vénéziélien est en assez radicale déconfiture...

Après, il faudra voir si le Vénezuéla est capable de gérer son héritage "Chavez" et dans quelle mesure le camp "Chavez" ne vas pas trop s'entre-déchirer.  Car le propre d'un régime comme celui-là c'est de n'avoir pas préparé de "succession", puisque tout était basé sur la personnalité (sorte de quasi-culte) d'une seule et même personne...
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Certes on ne peut pas parler de « dictateur » au sujet de Chavez.  Pour autant, on peut ne peut pas éluder certaines  dérives assez autoritaires et autocratiques du régime Chaviste.  Quant à l’argument un peu facile voire un tantinet Tarte à la Crème de Méluche & Cie comme quoi le fait d’avoir « gagné » 12 ou 13 scrutins prouverait et garantirait le caractère « hautement démocratique du régime en question », là ça frise quand même un peu l'entourloupe, bien entendu. La remarque aurait peut-être un sens si le contexte politique de ces élections avait été celui d’une indéniable pluralité démocratique, sans populisme d'Etat..

Mais dans la vraie vie, chacun sait bien que ce n’est pas toutafé comme ça que les choses étaient orchestrées (…).  Si c’était le cas, Chavez ne se serait pas mis en tête de modifier la Constitution et les règles du jeu, pour ainsi dire autant de fois qu’il y a eu de scrutin…
Le propos [« Il a gagné 12 élections »] est certes et à vue de nez séduisant pour le quidam peu informé. Mais ça ne trompe en réalité guère l'observateur qui s'est réellement penché sur la genèse du populisme savamment entretenu…

Quant à certains positionnements du Chavez sur la scène internationale, on ne peut pas vraiment dire qu’ils furent tous guidés par un discernement à toute épreuve en matière de « chose démocratique » !   On a évidemment beaucoup parlé du soutien mutuel Chavez <==> dictateur Ahmadinejad, mais on pourrait aussi rester en Amérique Latine et narrer par exemple ce soutien quasi-inconditionnel aux factions « Farc » ayant mis à feu et à sang un pays voisin durant des décennies, l'un de leurs fond de commerce reposant sur la prise d'otages.  Moyen, très "moyen".

En résumé, sous couvert d'anti-impérialisme yankee, le Chavez s'est quand même acoquiné avec quelques  crapules d'une trempe incontestable - y compris certains potentats exerçant leurs indéniables talents sur le dos de leur propre population. Donc sur ce terrain-là aussi, le personnage est dans le meilleur des cas « très dual » pour ne pas dire « assez controversé » (…)

Certes, les inégalités sont tendanciellement à la baisse depuis 12 ans. Mais ce bon point ne peut ni ne doit occulter à lui seul d'autres points qui pour le coup sont beaucoup moins reluisants. Gérer sur la base d'une redistribution de la manne pétrolière est une chose, mais tous gisements de pétrole ont une fin. Gérer dans une perspective de long terme eût nécessité de mettre cette manne pétrolière à profit pour une politique industrielle digne de ce nom. Faute de quoi la notion de « redistribution » ne repose que sur l’existant et ce n’est qu’un mode de gestion de court terme… Gérer « pour le peuple » mais dans le seul court terme, c’est bien gentil mais concrètement ça a vite ses limites. Certains y verront même par définition comme une forme de populisme, justement…
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Quant au Mélanchon à la mine toute déconfite, il nous la joue pathétique car il est orphelin. Mais ça ne veut pas dire qu'il fasse preuve d'un grand discernement, chacun l'a bien compris... il fait même dans une certaine parano, en vérité. Ce qui est le propre des victimes du culte de la personnalité, évidemment... Si le Méluche va à Caracas vendredi, il faudra quand même qu'il nous dise s'il stationne dans le même hôtel que l'Ahmadinejad...

OliveM

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