OliveM

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Poil à Gratter pour démanger

jeudi 17 novembre 2011

L'éternelle lubie droito-Française du TOUT NUCLEAIRE ad-vitaem eternam....


Le laïus droitier du moment au sujet du "toutNucléaire" est symptomatique de la politique du "toutNucléaire" menée par la France depuis la fin des années 50, en réalité.

Ça fait 50 ans que la droite Française se contente de s'enfermer dans cette fixette nucléaire héritée du Général Kya La Gaulle. D'année en année, de décennie en décennie, on reste confiné, dans ce pays, à cette vision "toutNucléaire" qui n'est en fait qu'une vision du court terme soumise aux seuls acquis en matière de technologie nucléaire.

Ainsi donc, la droite continue de chercher à nous faire croire qu'il s'agirait là d'une sorte de fatalité, de chose "incontournable" - allant même jusqu'à nous prédire l''apocalypse énergétique et économique si cette filière venait d'une façon ou d'une autre à être délaissée. Il s'agit là en vérité d'une sorte de chantage politique et économique qui fait fi de ce qui se passe dans un certain nombre d'autres pays, notamment européens.

Il va en effet falloir que la droite Française nous explique pourquoi il serait fatal que le nucléaire soit en France beaucoup plus contributif que dans tous les autres pays au monde. L'Italie fait sans : sa balance commerciale est en équilibre, là où la notre est déficitaire. L'Allemagne s'en dispense beaucoup plus que nous, là où son appareil industriel est bien plus compétitif que le nôtre : 40% de l'approvisionnement électrique Allemand vient du nucléaire, contre plus de 80% du nôtre...

Il va falloir que la droite nous explique cette "curiosité" qui fait que la France est (et reste) beaucoup plus tributaire de l'atome et des déchets nucléaires que tous les autres pays réunis à travers le monde :-). Qu'est-ce que ça nous apporte ? Hormis le fait de ne toujours pas savoir quoi faire de nos déchets nucléaires sur le long terme, le très long terme et le très très long terme (???). Car personne n'est dupe parmi ceux qui voient un peu les choses en face : se contenter d'enterrer ces déchets nucléaires (même en les vitrifiant), c'est peu ou prou "la politique de la poussière sous le tapis" (en plus toxique, évidemment).

Le comble, c'est que la priorité exclusive donnée au nucléaire Fançais nous conduit à exporter de l'électricité vers certains de nos voisins européens. Autrement dit, nous produisons et nous stockons certains de nos déchets nucléaires... pour fournir certains voisins en électricité... Ceux-là même qui refusent de stocker eux-mêmes de tels déchets chez eux ! Nos gouvernants osent ainsi nous parler de "stratégie" et "d'indépendance énergétique" : curieuse indépendance et curieuse stratégie que celles qui consistent à stocker du déchet nucléaire et à accumuler les réacteurs in-fine à décontaminer... en partie pour le compte de nos voisins !!!

La vérité, c'est que nos gouvernants pratiquent là une forme d'ultimatum et de chantage et qu'on est assez proche d'une forme de terrorisme intellectuel. Petit florilège : si demain on sort (même progressivement) du "toutNucléaire", alors ça sera la catastrophe ; chantage à l'emploi, chantage au prix de l'électricité pour les ménages, chantage à l'indépendance énergétique, etc. etc. etc...

Le chantage à l'emploi (sous couvert des quelques milliers d'emplois qui dépendraient du nucléaire) est sans doute l'une des baratins les plus démagogiques et les plus de court terme, tant il est vrai que tous les pays favorisant des filières alternatives s'accordent à dire qu'elles sont bien plus créatrices d'emploi que ne l'est le nucléaire. Lequel nucléaire est en outre facteur de concentration industrielle et de concentration des pouvoirs (en matière de choix énergétiques) dans les mains d'un tout petit nombre d'entreprises de très grande taille, coutumières comme chacun sait de douces collusions et de doux mélange des genres avec l'appareil politique du "pouvoir" (…)

Car au plan sociétal, il n'y a en réalité rien de bien démocratique dans le modèle sur-concentré du "toutNucléaire". Il suffit de voir de quelle manière certains pans de la politique Française sont conditionnés par cette filière du "toutNucléaire", et ce depuis les années 60.

Petite illustration : la Françafrique [ou "pratiques de collusion entre politique Africaine et intérêts politico-économiques Français"] en est un très bon exemple [caractère stratégique des filières Africaines d'approvisionnement en uranium oblige] !

A l'évidence, la promotion d'un modèle favorisant les énergies alternatives irait bien plus dans le sens de la déconcentration des pouvoirs, dans le sens de bien plus de partage des degrés de décision... donc dans le sens de bien plus de démocratie.

En réalité, la France s'est enfermée et continue de s'enferrer dans un schéma de dépendance à l'énergie nucléaire. Ceux qui se contentent de jouer la politique de l'autruche en nous serinant que ce serait là une "force" se gardent bien d'en énumérer les faiblesses, y compris au plan "stratégique" (…). C'est en réalité du court-termisme. Poser la question de notre approvisionnement sur le long terme nécessiterait au contraire de poser le problème de façon alternative, comme le font par exemple les Allemands. Ce d'autant plus que les réserves en uranium ne sont de toute façon pas inépuisables, qu'on le veuille ou non.

Ne pas s'imaginer, évidemment, qu'on pourrait sortir du nucléaire du jour au lendemain, comme en parlent certains illuminés de couleur verte. Mais il faut cesser d'investir dans ces technologies pour investir dans d'autres technologies, voilà tout. Depuis quelques temps, Monsieur Sarkozy et ses amis prennent un malin plaisir à toujours prendre exemple sur les Enkula Merkel : voilà un domaine où ils seraient bien inspirés d'aller fourrer leur nez, plutôt que de passer leur temps de politicards politicienne à railler la mini-guerre nucléaire que se font leurs adversaires roses et leurs adversaires verts... La dénommée "NKM de Longjumeau" en tête, laquelle n'a "d'écologique" que le maroquin, en réalité.

Là où la droite Française se met des oeillères en refusant de réfléchir au sens du "tout nucléaire", la gauche Française a au moins le mérite d'en discuter, quitte à devoir afficher certains désaccords Mais il faut bien voir que cet antagonisme ne tient pas de la seul fracture gauche/droite. Il a quelque chose de purement hexagonal. En effet, la droite Allemande n'a pas hésité à tirer les enseignements de l'accident de Fukushima : elle a alors opté pour une accélération de sortie du modèle nucléaire. En France avec la droite Française : rien de tel.

Quand on entend la droite Française nous bourrer le mou sur ce terrain du "toutNucléaire", on se dit qu'on est condamné à ne faire QUE du nucléaire ad vitaem eternam, jusqu'à la Saint GlinGlin... Avec cet argument fataliste et particulièrement spécieux "qu'il n'existe pas de filières alternatives crédibles" (dixit le Sarko, 16/11/2011). C'est sur que si l'on attend d'avoir acquis un savoir-faire comparable en matière de filières alternatives à celui des pays qui se sont désengagés de la filière atomique... alors on ne le fera jamais ! Surtout avec cette autre argutie, non moins spécieuse, à laquelle on a à faire depuis des lustres : "Puisqu'on est les plus forts dans le nucléaire et que ça nous suffit, pourquoi se faire suer le burnous à investir dans d'autres savoirs-faire ?". C'est clairement le serpent (énergétique) qui se mord la queue. A ce rythme-là, la plaisanterie peut durer longtemps...

Depuis 40 ans, la droite Française s'est contentée de rester pieds et poings lies avec la fixette du "toutNucléaire" héritée du Général Kya la Gaulle. Sans rien entreprendre de réelle diversification. Elle porte donc en premier lieu la lourde (ir)responsabilité du retard technologique accumulé par la France dans le domaine désormais stratégique des industries renouvelables - domaine que tous les étrangers décrivent pourtant comme créateurs d'emplois.

Il est à noter, du reste, que la gauche Française n'est guère en reste : les 14 années de Mitterrandisme (même si l'on tient compte des phases de cohabitation) n'ont en effet rien apporté de bien neuf par rapport à ce schéma monolithique du "toutNucléaire"...

C'est là qu'on voit que la droite n'est pas en situation de monopole, pour ce qui est de certains conservatismes. Même si ça reste, de facto, le premier de ses apanages.

Olive M

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