OliveM

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Poil à Gratter pour démanger

mardi 23 octobre 2012

Les pitreries "35 heures" du Grand Comique "Monsieur Fion"

Suite à ça, vu sur Le Point via http://www.lepoint.fr/politique/francois-fillon-s-engage-a-abroger-les-35-heures-22-10-2012-1519751_20.php :
>>>  François Fillon s'engage à abroger les 35 heures   <<<
... ma réponse, sur un réseau social :


(.../...)

Pouf pouf pouf... on pouffe
Prétendre vouloir abroger "les 35 heures" constitue un bel effet d'annonce, un bel effet de manche.
C'est assurément du meilleur effet. C'est mimi.

Mais tout le monde rigole. Car personne n'est dupe de la manoeuvre : c'est surtout là une piètre tentative de diversion, une échappatoire foireux et assez pathètique par rapport aux dix ans durant lesquels ils sont restés intégralement manettes...

Dans la série, comme toujours : "Nous, on n'y est pour rien". Ou encore : "c'est de la faute à ceux d'en face et  à leurs  mesures de 15 ans d'âge".
Du Grand Art...

A ce tarif-là, quitte à faire dans la tentative d'intox à 2 balles, pourquoi ne pas remonter 30 ans en arrière et aux années "Tonton", pendant qu'on y est ?  Après tout, la 5-ième semaine de congés payés et la semaine à 40 heures de 1982 ne sont  sans doute pas étrangers non plus à la dégradation de compétitivité de nos entreprises, encore aujourd'hui !

Et puis bon, quitte à ressortir la machine à remonter le temps, soyons fous !  Dans la même veine, pourquoi s'arrêter en si bon chemin et  ne pas remonter à 1936, au Front Populaire, à Léon Blum, aux deux jours non ouvrés par semaine (wikende), aux tout premiers congés payés ey aix pommes de terre frites, hein ??!!    
AH-
AH-AH-AH-AH-AH-AH !!!   Quelle bande de Comiques Troupiers, quand même !!!!
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Plus sérieusement ;  dès le début des années 2000, plusieurs modèles économétriques ont mouliné (Direction de la Prévision, INSEE, etc...) qui ont montré assez clairement que le passage aux "fameuses et diaboliques 35 heures" a eu au final un impact assez minime sur la marge de manoeuvre des entreprises. Notamment du fait des gains de productivité horaire dont ça s'est accompagné...

Alors inutile de dire qu'en 12 ans de temps il ne reste évidemment plus grand chose de cet impact initial - au demeurant assez limité, donc - en termes d'effet-compétivité apparent. Et inutile de préciser qu'en 2017 (puisqu'on a ici à faire au délirium du Sieur Fion)... il n'en resterait carrément rien du tout !!!

Ce cher Monsieur Fion nous prend vraiment pour des cons, avec ce genre de pseudo-fixette à retardement et avec ce genre de tout petit cache-sexe !  Il n'a décidément pas peur du ridicule.

Surtout dans un pays où il y a 3 millions de chômeurs et 4,5 millions de demandeurs d'emploi !  Car inutile de dire que décréter un allongement en dur de la durée légale dans un tel contexte se ferait une fois de plus (*),  toute chose égale d'ailleurs, sur le dos des chômeurs, sur le dos des salariés les plus précaires et au détriment de l'emploi !

En résumé : ça fait évidemment belle lurette que l'impact du passage aux 35 heures est amorti par notre appareil productif. Ce genre d'UMPitrerie ne reviendrait donc pas même à "revenir sur les 35 heures" mais bien à rallonger "en dur" la durée légale du travail. Ce qui, de façon collatérale, ne conduirait à n'abonder que dans le sens de l'évolution tendancielle bien connue du partage de la valeur ajoutée au profit du facteur "capital" et de sa rémunération  (**)

Tout ça, présentée de façon si frontale, si dogmatique et si triviale, est d'autant plus démagogique et grotesque que la chose est socialement irréalisable. Politiquement infaisable. Imaginez le sieur Fion nous sortir ça de son chapeau en 2017 (dans le meilleur des cas... pour lui !) ---> c'est deux millions de personnes dans la rue ! Tout simplement.

Et en dépit de leur rodomontades démagos et de leurs effets de manche à la gomme, à droite ils savent tout ça très bien. Ça n'est là que rhétorique et de élément de langage à 3 francs 6 sous.

La chose témoigne du stade de décomposition y compris idéologique de cette droite moisie dont on n'a toujours pas compris si elle est sarkoziste aigrie ou post-sarkoziste aigrie (...)

Si "revenir sur les 35 heures" avait un sens et si vraiment on ramait aujourd'hui encore du fait des lois Aubry... :  en plus de 10 ans qu'ils sont restés aux manettes, que ne sont-ils pas déjà revenus dessus, dans la vie réelle ?  Qu'attendaient-ils, au lieu d'en causer sans cesse durant 10 ans, d'une façon où seul le névrotique le dispute au stérile et au démagogique ???

---> on est ici dans le registre du Théâtre Grand Guignol.
Doux euphémisme, en vérité !

Olm,
au moins, pondre ça sur mon petit iPhone sur l'A6 entre Patis et Avignon, ça m'aura occupé un peu !
---> bientôt lis en ligne sur  mon BLOGounet http://humeurs-olivem.blogspot.fr
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(*) un remake du trop fameux sarkologisme "travailler plus pour gagner plus" et une réchauffe de la sauce  "défiscalisation des heures sups", en somme !

(**) la France restant quand même un pays où la tradition patronale place proportionnellement (i.e) plus qu'ailleurs les profits dans les dividendes que dans le ré-investissement productif

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