OliveM

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Poil à Gratter pour démanger

dimanche 6 février 2011

Quand MAM voyage sur Ben Ali Airlines et tente de se justifier...

L’avion dans lequel Madame MAM fait ses trajets intérieurs pour ses frasques vacancières en Tunisie 2 jours avant la (vaine) répression sanglante orchestrée par le clan Ben Ali était immatriculé « TS-IBT ».

« BT » comme "Belhassen Trabelsi" (en aéronautique, l’usage veut qu’un jet soit immatriculé avec comme lettres terminales les initiales de son propriétaire ou de son utilisateur habituel – ndlr). Le milliardaire Trabelsi, beau-frère honni de Ben Ali et pièce centrale du système de corruption tunisien, est peut-être plus honni par le peuple tunisien que le dictateur lui-même. Il fut, de fait, l'un des plus fervents utilisateurs de l'engin, comme l'a rapporté à Mediapart, à Tunis, un employé de son groupe, qui a toutefois souhaité conserver l'anonymat.
Au demeurant, d'après les relevés de l'office européen d'aviation EuroControl, le jet en question est enregistré au seul nom de la compagnie Karthago Airlines, société fondée par le fameux Trabelsi. Bref, toutes les « hypothèses » se recoupent.

En dépit des dénégations de Ste Nitouche
de cette chère MAM, ce jet est donc plus encore l’avion du clan Trabelsi/Ben Ali que celui de son «ami» Aziz Miled (ou Milad) – Karthago Airlines étant de toute façon une filiale proche de la compagnie Air Ben Ali.


Enfin cerise sur le gâteau : ce jet est aussi l’avion contrôlé en Sardaigne par la police italienne le 14 janvier dernier pour vérifier si Zine el-Abidine Ben Ali n'était pas l'un de ses hôtes (…).
Pour rappel, Trabelsi l’aimable co-voyagiste de Mme AM est sous le coup d'un mandat d'arrêt international (…).Les autorités du Canada, où il est réfugié, l'ont même qualifié publiquement de « criminel ».


De son aimable voyagiste, un oligarque local, elle jure sans rire qu’il serait «une victime» de la mafia familiale au pouvoir. Défense de rire. Chef d’entreprise en Tunisie «victime» de Ben Ali, c’est un oxymore, mais il n’est que la ministre du Quai qui l’ignore. A entendre Mme MAM, cet Aziz Miled serait une victime du clan Benali spolié par le clan Trabelsi. Plutôt cocasse.



On peut toutefois faire quelques petits rappels sur le réel train de vie et sur le réel passé de l’ami de MAM :
-- il est avéré que Monsieur Miled fait partie depuis 1999 des aimables contributeurs aux frais de campagne plus ou moins occultes pour les « élections » et les « ré-élections » de ce cher Ben Ali : il a versé 500.000 dinars tunisiens au titre de la campagne de 2009 ! Selon la sémantique rigolote de Mme MAM, on imagine qu’il y était « obligé- contraint-forcé ». C’est sans doute là aussi un mode de « spoliation » ;-)
-- en 24 ans de régime Ben-Alien,cet Aziz Miled a été associé en affaires à 3 gendres et à un beauf du despote Tunisien. Durant ces années de « démocratie » de haut vol, il s’est brillamment acoquiné à toutes les composantes du clan B.A : famille Materi (El-Materi est l’objet d’un mandat d’arrêt international – ndlr), famille Trabelsi, famille Chiboub, famille Mahrouk
-- dès 1989, il faisait partie du comité de soutien officiel de B.A. Vingt ans plus tard, en 2008 il est encore et personnellement nommé par B.A à un poste de haute responsabilité au sein du Sénat Tunisien… alors que les autres membres de cette assemblée sont usuellement « élues ».
-- Monsieur le voyagiste Miled apparaît à la 90-ième place du comité central du RCD, le parti présidentiel « pur porc ».
-- ces dernières années, il s’est improvisé entremetteur aéronautique de haut vol : investi dans les opérations de transaction et d’achat des trois jets du clan Ben Ali : le fameux « TS-IBT », donc, mais aussi celui de Shar El-Materi et celui de la famille Mabrouk.
-- en novembre 2009, M.Miled a été décoré des mains même de Ben Ali du « Grand Cordon de l’Ordre du 7 novembre », genre « d’Illustrissime Croix de la Légion d’Honneur » à la sauce Tunisienne.
-- encore en 2010, le dénommé Aziz Miled avait signé une pétition très touchante de soutien pour la réélection de Ben Ali en 2013.


Bref, si Monsieur Miled le voyagiste est une « pauvre victime » du régime Ben Ali et qu’il a été spolié par le clan Trabelsi (comme le prétend sans vergogne MAM devant des millions de téléspectateurs au JT de 20h), comment se fait-il qu’il ait signé une telle pétition ? S’agit-il là d’un fervent masochiste ? D’une victime spoliée mais très consentante ? Voire d’un doux schizophrène ?


Le problème, c’est que ces boulettes alliot-mari-esques font suite à d’autres boulettes alliot-mari-esques. Comme cette brillante idée exposée au Parlement début janvier qui consistait à parachuter des forces de Police Françaises « expertes » dans l’Art de montrer aux CRS et aux milices de Ben Ali comment procéder pour « faire propre »… Du Grand Art, assurément

Autre exemple : trois jours après la fuite de Ben Ali, MAM a déclaré en Egypte : "La chose remarquable qui caractérise le régime de Monsieur Moubarak, c'est la tolérance et le sens de la Démocratie" (Source : Journal Marianne). Rien de moins ! La honte.... Il va falloir que Mme AM nous explique ce qu’en pensent les centaines de milliers de citoyens égyptiens qui se réunissent place Tahri depuis une semaine maintenant (…), et qui se bastonent avec les éléments dépêchés sur place par le clan Moubarak..

Au-delà du fait que Mme MAM prend allègrement ses millions de concitoyens-électeurs pour de grosses truffes, la question qui se pose est donc évidemment de savoir comment une telle cécité et une telle incapacité à voir les choses venir (*) est compatible avec l’exercice d’une telle fonction ministérielle… C’est tout bonnement ahurissant…
(*) alors qu’en tant que Ministre elle dispose de tout un tas de réseaux de renseignements y compris ceux plus ou moins officiels – ndlr.

En outre, MAM fait même preuve d’une belle légèreté et d’une jolie maladresse dans sa façon d’essayer de se dédouaner depuis ces derniers jours. Par exemple MAM prend la peine d’insister sur le fait que les avoirs de son ami Miled ne sont pas gelés par les autorités Suisses. Elle ferait mieux de dire prudemment : « pas encore ».
Car la commission d’enquête post-BenAli récemment mise en place prévoir de se pencher très prochainement sur le sujet(…).

En réalité, à l'entendre à posteriori, MAM et son ministre de mari (**) auraient pour ainsi dire fait du stop à l'aéroport de Tunis, et le dénommé Aziz Miled se serait arrêté « un peu par hasard » pour leur éviter 2 heures de route en bagnole ! Croquignol.
(**) il est d’ailleurs à souligner qu’on ne parle que de MAM, dans l’histoire. Mais on devrait parler tout autant de Monsieur Ollier, son ministre de mari…

C’est bien connu : quand on est habitué depuis dix ans à ne se déplacer qu’en avion et en convoi ministériels, chacun sait qu’il est difficile de déroger à ses bonnes vieilles habitudes. En tant que couple ministériel, on n’a pas une vie facile. Quant aux habitudes de longue date de MAM concernant ses vacances en Tunisie, elle n’aura tout simplement pas eu l’imagination suffisante pour réaliser qu’il est certains évènements qui font que renoncer à ce genre de destination serait pour le moins nécessaire. Sans parler du fait que le caractère dictatorial du régime Ben Ali ne date pas d’aujourd’hui, et que tout le monde en est parfaitement au courant, surtout dans les milieux dits « autorisés », y compris ceux qui passent toujours leurs congés plus ou moins grattos dans les palaces tunisiens (…)

Alors Mme AM nous sert ses arguments de bazar pour essayer de faire diversion. Ce 6/2, sa dernière trouvaille consiste à taxer certains spécimen du PS d'avoir convié à l'automne dernier certains énergumènes de la sphère Ben Ali à s'acoquiner à l'Internationale Socialiste. Quelle histoire ! Quelle aventure ! Et alors ?


Outre le fait qu'à l'automne dernier le problème quel qu'il soit ne se posait pas avec la même acuité que début janvier (quelques jours avant les dérapages sanglants du régime Tunisien et que que soit le caractere parfois douteux des personnages conviés à ce genre d'émargement (voir par exemple aussi le cas Gbagbo), ce genre de remarque ne la dédouane en rien de ses très récentes boulettes, lesquelles sont d'un tout autre calibre - SURTOUT en tant que représentante de la diplomatie française, donc de la France !



Quand on lui rapproche de s'être pour le moins acomodée de la frange Ben Ali, Mme MAM monte sur ses grands chevaux, s'offusque et se prétend "insultée". En disant ça, elle reconnait d'une certaine manière que ses errements indécents et ses coupables complaisances ne sont vraiment pas brillants, et qu'elle se sent elle-même gênée aux entournures. On le serait à moins (...). De facto, même la majorité peine à cacher sa consternation. C'est dire.Et il y a fort à parier qu'on n'a encore pas tout vu ni pas tout dit. Le Canard, Mediapart, Marianne, l'Obs et autre Libé s'en chargeront probablement dans les jours qui viennent. Ainsi, par exemple, on apprend ce 7/2 que ce n'est pas un mais plusieurs vols que cette chère MAM a commis grâce au jet "un peu ben-alien sur les bords". Ce qui aurait épargné à MAM et à sa petite tribu de "croiser" dans certaines villes où la révolte populaire était déjà bien lancée... Il est vrai que cela aurait pu gâcher ses jolies vacances Tunisiennes. Et c'est bien connu : "Faut pas gâcher"...

Pour une ministre d’état et, plus encore quelque part, pour une ministre des affaires étrangère, tout ça est « un peu fâcheux ». C’est même « un peu ballot ». En tout état de cause, l’impact et le symbole sont désastreux, au-delà du fait que cela puisse prêter à « sourire ». En résumé, nous sommes dans l’enchaînement de « boulettes » toutes aussi grosses les unes que les autres. Une légèreté et une maladresse édifiantes et qui interrogent, de la part d’une ministre en charge de la présumée diplomatie française et qui enchaine tous les maroquins d’état depuis plus de dix ans maintenant. Tout ça frise l’incompétence pure et simple et défrise le citoyen lambda, il faut bien le dire.


Résultat des courses : sur la scène internationale, tout le monde ricane en coulisses sur le dos de Madame A.M. Si Monsieur Sarkozy lisait un peu plus la presse internationale, ça fait déjà un petit bout de temps qu’il se serait passé de ses services (ndlr – sauf à penser qu’il fait lui aussi partie de l’espèce des masochistes complets et des miros notoires)…

Le plus cocasse, peut-être :
Elle a dit elle-même Après coup "qu'on ne l'y reprendrait pas"... Curieuse contradiction !! Après s'être pris les pieds dans le tapis pour tenter vainement de se justifier, la voilà qui reconnait, quelque part, avoir été fautive, puisqu'elle promet "qu'on ne l'y reprendra plus" (sic) !

Plus largement : on ne compte plus les ministres qui, dans n'importe quel autre pays européen (exeption faite de l'Italie berlusconnienne) auraient démissionné ou auraient été démissionnés sur le chant : Hortefeux, Woerth, MAM, Joyandet, Blanc, Laporte et même Kouchner, Jouanno, Yade etc etc.

En sarkozie, les ministres bénéficient d'un régime ambiant proche de l'impunité...

Olive M

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