OliveM

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Poil à Gratter pour démanger

vendredi 23 septembre 2011

Affaire Karachi-dans-la-colle : les contacts de Brice Hortefeux qui flippe grave...

Les familles des victimes de l'attentat de Karachi ont demandé vendredi une enquête sur des échanges entre Hortefeux et un proche de Sarko mis en examen dans ce dossier, susceptibles de porter atteinte au bon déroulement des investigations.

"Nous demandons au procureur de la République d'ouvrir une enquête préliminaire parce que les faits sont extrêmement graves et nous voyons bien qu'il y a une panique manifeste à l'Elysée et qu'on veut tout faire pour étouffer ce scandale", a déclaré l'avocat des familles des victimes de l'attentat de Karachi, Me Olivier Morice, qui dénonce "une entrave" au travail de la justice.

L'avocat avait révélé que l'ex-ministre de l'Intérieur avait été "en contact" avec un proche de Sarko, Thierry Gaubert, pendant sa garde à vue suivie de sa mise en examen mercredi par le juge Renaud Van Ruymbeke dans le volet financier de l'affaire Karachi-dans-la-colle.

Interrogé par l'AFP, Hortefeux, vice-président de l'UMP qui dirige la cellule de riposte à la gauche, a confirmé cet entretien , ainsi qu'un autre le 14 septembre révélé par Le Monde.fr, qui s'appuie sur la retranscription d'écoutes. Mais il a démenti avoir eu accès au dossier d'instruction sur l'affaire Karachi-dans-la-colle.

Le Monde.fr fait état d'une conversation téléphonique entre Hortefeux et Thierry Gaubert, le 14 septembre, peu de temps avant le placement en garde à vue de ce dernier. Un coup de fil pour le prévenir que sa femme, Hélène de Yougoslavie, interrogée quatre jours auparavant par le juge van Ruymbeke "balançait beaucoup".

"Qu'est-ce que tu as comme infos là-dessus, toi, parce qu'elle me dit qu'elle dit rien?", répond Thierry Gaubert. "Ça m'embête de te le dire par téléphone. Il y a beaucoup de choses hein", assure l'ex-ministre de l'Intérieur.

A propos de l'autre appel passé pendant la garde à vue, Hortefeux a répondu à l'AFP: "je ne sais pas pourquoi il avait son téléphone avec lui en garde à vue, mais il se trouve qu'il a répondu". Normalement, les personnes placées en garde à vue se voient retirer leurs effets personnels, dont les téléphones portables.

"Je n'ai jamais eu accès au moindre élément sur cette enquête", a aussi assuré l'ex-ministre, très proche de Sarko, qui ajoute avoir eu connaissance des propos d'Hélène Gaubert par la presse, citant Le Nouvel Observateur.

Interrogé par l'AFP, Michel Labro, directeur de la rédaction du Nouvel Observateur, a affirmé que l'hebdomadaire n'avait pas encore fait état du témoignage d'Hélène de Yougoslavie le 14 septembre: "Ce nom, on ne le voit pas apparaître chez nous, à la relecture, avant le 20 septembre, dans le papier de Serge Raffy", publié dans le numéro daté du 22 septembre.

Une version corroborée par une source proche de l'enquête et par Me Morice pour lequel l'explication donnée par M. Hortefeux "n'est pas possible" car "l'interception téléphonique" de la conversation entre MM. Gaubert et Hortefeux "est antérieure" à l'article du Nouvel Observateur. "Donc là encore on nous ment", selon lui.

Jeudi, les deux principaux syndicats de magistrats avaient déjà dénoncé une atteinte au secret de l'instruction à la suite d'un communiqué de l'Elysée. "Le nom du chef de l'Etat n'apparaît dans aucun des éléments du dossier. Il n'a été cité par aucun témoin ou acteur de ce dossier", indiquait ce communiqué publié après la mise en examen, dans l'enquête sur le volet financier du dossier Karachi, de deux proches de Sarko, Thierry Gaubert et Nicolas Bazire, ancien directeur de campagne de Ballamou.

"Dans cette affaire, rien n'est normal. Il y a plein de choses qui sont aux confins de ce que le code de procédure pénale permet, notamment dans la connaissance que peuvent avoir du dossier des gens qui ne devraient pas en avoir", a répété vendredi le président de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), Christophe Régnard.

"Il y a manifestement des incursions scandaleuses de l'exécutif, en particulier de l'Elysée, dans le cours de la justice", s'est indigné Matthieu Bonduelle, secrétaire général du Syndicat de la magistrature.

Toute personne associée à une instruction est soumise au secret professionnel, le parquet pouvant toutefois décider que certains éléments de la procédure soient rendus publics, par un communiqué ou une conférence de presse.

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