OliveM

OliveM
Poil à Gratter pour démanger

samedi 5 juin 2010

UN CLIMAT LARVÉ MAIS CROISSANT DE "CENSURE" [+ tensions et racisme ambiants] ...

Bonjour,

L'épisode récent "Cannes 2010, Algérie française et droite brunâtre" (lors du Frestivalo de Cannes, mai 2010) n'était pas anodin. Piqûres de rappel : http://minilien.fr/a0l9cf . Il faut le replacer dans le contexte actuel et dans l'ambiance du moment. Mine de rien, ces derniers temps, bien des piques gouvernementales ou para-gouvernementales ont conduit insidieusement à distiller dans les esprits un climat plutôt porté sur la CENSURE, assez en liaison avec le "tout-sécuritaire" du moment.

ILLUSTRATIONS (PETIT FLORILEGE) :

----> censure sur les ondes de Radio France via le limogeage d'ores et déjà programmé de l'infâme trublion Stéphane Guillon, dont le poil à gratter et notamment les démêlées avec la taupe du FN [notre cher et très controversé ministre contre l'immigration et pour le débat bidon sur la pseudo-identité nationale] auront fini par insupporter en très haut lieu, et point de conduire ces aimables marionnettes que sont Messieurs Val et Hees à sévir. Idem pour le gougeat Didier Porte, coupable d'avoir osé prononcer à trois reprises durant la même session les mots "sodomiser" et "enculer". Il est à noter que le chef de la rédaction de France Inter, un certain Ph.Vall, est connu pour avoir lui-même diffusé avec son ami Font une affiche où, dans les années 80, on le voyait (dessiné) avec son patenaire Font, sodomiser le ministre de la Culteure de l'époque, le fameux Ph.Léotard. Dans une vie antérieur où lui-même jouait les trublions humoristes, un peu avant de diriger la réaction de Charlie Hebdo...

--> censure dans les faits des apéros géants, même si M.HorteFEUX se garde bien de promulguer une loi en urgence sur le sujet (contrairement à la fameuse « burqa »),

--> orchestration en coulisses d'une parade très brunâtre sur la Croisette visant à utiliser le mot « censure » à l'occasion du festival de Cannes pour un film traitant de l'Algerie française,

--> loi sur la fameuse "burqa", après des mois de bourrage de crâne sécuritaire et de diversions médiatiques montant en épingle un épiphénomène concernant dans la vie réelle 1500 personnes. Moyennant quoi ces 1500 porteuses de burqa resteront cloîtrées chez
elles. Si Coluche était encore là, il aurait dit : "En voilà une idée qu'elle est bonne !"... Ceci dit : ce n'est évidemment pas tant la loi contre la burqa en elle-même qui pose le problème de la "censure", que la sur-exploitation médiatico-sécuritaire qui en est faite, et qui alimente insidieusement le climat ambiant "censure".

--> le limogeage par le ministère de la défense d'un gendarme sous couvert de "manquement au devoir de réserve", une première sous la V-ième République. En fait pour délit d'opinion, il faut appeler un chat "un chat". Ce gendarme avait pondu un blog où il exposait ses doutes sur la politique menée en matière de gengarmerie, notamment sur le rapprochement entre police et gendarmerie, l'une des marottes de Sarko. Vraiment pas de quoi mettre en danger la sécurité de la nation... Il faut dire que ce gendarme est un chercheur au CNRS. Autant dire, dans le meilleur des cas, un extra-terrestre dans le milieu de la gendarmerie, et dans le pire des cas, un mouton noir qui perturbe dangereusement l'omerta et l'ordre établis.

---> en 2009, certains députés UMP dont le dénommé Eric Raoult (qui n'en est pas à son premier "exploit") ont inventé de toute pièce et déballé un nouveau concept : celui d'un "devoir de réserve pour les Prix Goncourt". Au motif qu'ils étainet ulcérés par les propos de Marie DNiaye concernant la France en Sarkozy, notamment sur le climat croissant de flicage et de vulgaire depuis 2007. Ces messieurs demandent au ministre de la culture, le neveu de Tonton, de "recadrer" l'intéressée. En matière de Culture et de Droits d'Expression, cet épisode est plutôt grave. Il va falloir qu'on nous explique le subtil distinguo entre "censure larvée" et instauration d'un "droit de réserve"...

---> demande de sanctions de Pierre Siramy (ex-agent DGSE) par la commission des affaires étrangères de l'assemblée et dépôt de plainte du ministre de la défense contre ce même Pierre Siramy pour avoir dit que la denommée C. Reiss (ex-otage en Iran)était une source ponctuelle d'informations pour le compte de l'ambassade de France à Téhéran et de la DGSE (motif invoqué : violation du "secret-défense". Un peu comme si décrire le train de vie de cette jeune étudiante à Téhéran tenait de la sécurité nationale et du "secret-défense"...).

---> pressions des députes UMP visant à censurer (mai 2010) la Commission de Régulation de l'énergie (CRE), autorité de contrôle en principe indépendante (rédaction d'un amendement par la commission des affaires économiques de l'Assemblée aux mains de l'UMP), lequel amendement a finalement été retiré).

---> le CSA ne joue plus son rôle. Sur les médias TV, cela conduit à laisser les coudées franches à l'exécutif pour laisser libre-cout à des manoeuvres qui conduisent à une forme de censure. C'est notamment le cas du décompte des temps de parole politique. Lequel est complètement arbitraire : 33% pour l'opposition, 33% pour la majorité, 33% pour le gouvernement - sans même compter la belle parole du locataire de l'Elysée ! Un comble ! Une parodie de démocratie télévisée...

---> en outre il ne faut pas oublier certains épisodes qui remontent à 2007, du temps de la campagne et/ou de la précampagne. Par exemple l'interdiction du livre d'un magistrat (S.Portelli, vice-président du Tribunal de Paris et président de la 12-ième Cour Correctionnelle) sur le vrai bilan de N.Sarkozy au ministère de l'Intérieur...

---> plus largement, il ne faut pas oublier que les actes de censure (ou d'autocensure) qui ont émaillé l'ascension de N.Sarkozy de 2005 à 2007 ont suffit pour alimenter tout un numéro spécial du Canard Enchainé intitulé "Les nouveaux censeurs" (fin 2007).

--> sans parler, de façon plus "générale", d'un "formatage" de l'information sans cesse croissant, notamment sur les chaînes TV de grande audience. Et pas seulement sur SarkoTV, la "lucarne à blaireau" (TF1). Également sur France Télévision, réseau de service "public". Ce "calibrage" de l'information n'est pas une censure caractérisée au sens d’une interdiction frontale et franche du collier". C'est quelque chose de plus "subtil", qui sur le long terme confine au conditionnement de l'Opinion (avec un grand "O"). Bref, c’est quelque part une censure sans censure :qui ne dit pas son nom.

Il suffit de voir ce qu'est le JT de 20 h sur A2 : sur une demie-heure, pour ainsi dire 20 minutes de faits divers défrayant les chroniques sécuritaire et judiciaire, et pour finir 5 mn d'infos footeuses nous détaillant le train de vie de l'équipe nationale préparant sa coupe du monde, en long, en large et en travers. Restent 5 minutes pour le reste, grosso merdo 5 minutes de résumé des faits divers de la politique hexagonale au sens le plus politicien du terme. Seule la chaîne Arte échappe un peu à ce schéma manipulateur et abrutissant.

--> enfin, il faut évoquer LA SITUATION ET LE STATUT DE L'AUDIOVISUEL, ET NOTAMMENT DE L'AUDIOVISUEL PUBLIC. Modification du mode de désignation des chefs de FT et de RF : ces directeurs seront désormais rien moins que directement nommés par la présidence ! Argutie invoquée : "la situation pré-exitante était 'hypocrite' ". Sic. Comme si c'était là une forme de justification ! Autre bobard invoqué pour parachever le tableau : il y aurait des "contrepouvoirs". Ah bon ? Lesquels ? Le parlement ? Carrément du grand n'importe quoi, étant donné que le quinquennat supprime quasiment tout "risque" de cohabitation !

Lapalissade : le but du jeu est de mettre en place des amis, qui seront autant de serviteurs tout dévoués. Par exemple un Bompard à la tête de France Télévision, et pourquoi pas un Courbit pour prendre en main la régie "France Télévision Publicité" (FTB). Contrôler ce genre de régie, en télévision, c'est peser sur les programmes, pas besoin d’avoir fait l’X ou l’ENA pour le comprendre…

Dans un registre collatéral : suppression de la publicité à France Télévision. But sinon affiché du moins recherché : affaiblir le Service Public… pour mieux lui mettre « la main dessus ». Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?

Tout ça est fait de façon assez insidieuse, en « douceur et en délicatesse » : mais toutes ces manœuvres convergent vers une mainmise croissante sur l'audiovisuel, et notamment l'audiovisuel public. On n'appellera pas ça nommément "censure", mais personne n'est dupe, pour qui est démocrate et réfléchit un peu « dans sa tête ». Il suffit de lire le Canard Enchainé pour savoir les incessantes tentatives de pression de l'Elysée sur les équipes de rédaction, jusque sur un canal comme celui de Radio France International (RFI).

À ce rythme-là, nous n'aurons bientôt plus grand chose à envier aux italiens, et Sarko n'aura bientôt plus grand chose à envier à son ami et modèle, le dénommé Berlusconnard. Une « politique » des médias digne des plus belles républiques bananières, en vérité. Et notamment pour tout ce qui touche à la TV : cette fameuse té-lé-vi-sion qui aujourd’hui fait la pluie et le beau temps dans l’opinion !


LA RHETORIQUE ET LES METHODES DE LA « TENSION »

Toutes ces méthodes trouvent un pendant naturel et logique dans la rhétorique gesticulatoire, provocationnesque et plus ou moins contrôlée de Monsieur Sarkozy et de ses portes-baratins (Paillé, Copé, Lefèbvre, Hortefeux, Besson et compagnie…). Laquelle rhétorique entretient un climat de tension et va naturellement de pair avec la non prise en compte de plus en plus fréquente de l'avis les autorités de contrôle diverses et variées. Quand il n’y a pas remise en cause pure et simple de l’existence même de ces organismes de contrôle.

A ce chapitre, le meilleur exemple est sans doute celui de la CNDS. Ainsi donc, le gouvernement a décidé la suppression pure et simple de cette CNDS (Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité). Remplacée soit disant par un « Défenseur des droits » (sic), lequel n’aura ni les pouvoirs, ni la compétence, ni l’indépendance, ni les pouvoirs d’enquête, ni les moyens requis pour jouer n rôle signifiant : un vrai pion dans les mains du pouvoir, en somme. Pour mémoire, la CNDS avait été créée sous Jospin. Elle délivrait des avis qui dérangeait de plus en plus, notamment au ministère de l’Intérieur, chez certains syndicats de police et dans pas mal de commissariats de France et de Navarre : dysfonctionnements et abus de pouvoir observés chez les services de « sécurité », mise en cause des droits de la personne et atteintes aux libertés individuelles par ces services de « sécurité », problèmes posés par le nombre de GAV (900.000 en 2009 !!!) et par les conditions de ces GAV, usage de la force parfois abusif et disproportionné chez les forces de l’ordre, enquêtes de police trop souvent arbitraires, détention des mineurs, suicides en prison, problème des fouilles corporelles, usage du tonfa et du taser, etc… toutes choses nommément condamnés par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, par Amnesty International, par la Cour Européenne de Justice, par le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU… excusez du peu !!!

Mais ce genre de censure ne s’arrête pas là. Elle touche aussi les enquêtes dites « sensibles », c'est-à-dire celles susceptible de déranger « en haut de la pyramide ». Il en est ainsi des manœuvres d'entrave à la "justice", comme celles qu'on observe dans le cadre du « KarachiGate ». Une affaire qui mouille la pègre balladuro-sarkozienne des années 95.
Karachi mai 2002 : 11 ressortissants français tués dans un attentats, tout ça sur fond de magouilles à la rétro-commissions liées à des ventes d’armes et au financement de la campagne présidentielle du tandem Ballamou-Sarko de 1995.

Conséquence actuelle : entraves à la mission d'enquête parlementaire, tout simplement. Invocation à tire-larigot du fameux « Secret-Défense », pour un oui ou pour un non (...). Tout est fait pour que les parlementaires UMP eux-mêmes s'autocensurent, dans le cadre d'une affaire (le « KarachiGate ») qui rend l'Elysée de plus en plus fébrile. La France est la seule "démocratie" parmi les grandes. nations européennes qui (dys)-fonctionne de la sorte. Ce 3/6/2010, on apprend que Môôôôssieur Sarkozy en personne est dans le collimateur de la police luxembourgeoise. En clair : rn depit de ses dénégations de bon aloi et des airs de Sainte Nitouche qu'il cherche à se donner, le ministre du budget de l'époque connaissait parfaitement l'existence de la société-écran "Heine" chargée de gérer en coulisses ces rétrocommissions. Et pour cause : ses correspondances avérées avec le dénommé JM.Boivin prouvent qu'il est lui-même â l'origine de la création de cette société fantoche... On attend donc avec impatience de voir comment il va s'y prendre pour censurer la police luxembourgeoise... Ironie de l’histoire : la police de l'un des paradis fiscaux si chers à ses amis Grands-Patrons du CAC40… Pour l'heure, la Sarkozie se contente de qualifier ces accusations "d'ubuesques". Car la Sarkozie est une grande spécialiste des nouvelles de Kafka, c’est bien connu. Si tout ça est si « ubuesque » que ça, alors on attend de voir si le gouvernement français demandera au Luxembourg les documents détenus par la police luxembourgeoise, afin de les transmettre à la justice française. Faites vos jeux...


UNE EXCEPTION NOTABLE : UNE PAROLE RACISTE DE PLUS EN PLUS DECOMPLEXEE …

Tous ces épisodes, toutes ces méthodes et toutes ces interventions de la Sarkozie sur des terrains qui, en bonne Démocratie, ne devraient pas même être les siens, entretiennent une ambiance assez insidieuse de plus en plus tournée vers la censure. Toutefois, ce phénomène n’agit pas sur tous les terrains. Par exemple, selon une récente enquête BVA, dans la France de 2010 les préjugés racistes sur les Arables, les Juifs ou les homosexuels sont en augmentation. Ainsi donc, dans la foulée du fameux « débat sur l’identité Nationale », certaines langues se délient… On assiste donc au moins à la libération d’une parole : la parole raciste…

Pour un tour complet de l'outrance racisante de plus en plus décomplexée sur fond de "débat sur l'identité nationale", voir par exemple le prix "Y'a bon Adwards" qui a été décerné le 27 mai dernier par les "Indivisibles", en vu d'honorer les propos les plus racistes de l'année. Tout le gratin de la vie "politique" et "intellectuelle" franchouillarde (à 98% à droite ou à droite de la droite), de N.Sarkozy à Zemmour en passant par Barbier, Seguéla et Hortefeux, en passant par ce cher porte-baratin de l'UMP F.Lefèbvre dont l'une des nombreuses et sempiternelles âneries fut en 2009 : "Les réfugiés afghans feraient mieux d'aller faire la guerre chez eux". Des propos très voisins de ceux proférés récemment par l'un des fusibles brunâtres et "Côte d’Azur" de l'UMP, le dénommé L.Luca, peu avant qu'il vienne non sans quelques collègues UMP faire son cinéma au pied de la Croisette, en compagnie du petit milliers de factieux révisionnistes et nostalgiques de l'Algérie "française"... Pour un panorama complet du palmarès, voir ===>
http://www.lesindivisibles.fr/page_reactions.php?reaction=91

Ce 4 juin 2010 c'est avec grande tristesse que nous apprenons l'une des toutes dernière dépêches AFP : le ministre de l'Intérieur et ancien ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux, a été condamné vendredi à une amende de 750 euros et 2000 euros de dommages et intérêts pour avoir tenu en septembre 2009 ("Université d'été" de l'UMP, parti au pouvoir) des propos jugés outrageants et racistes envers les personnes d'origine arabe. Cette condamnation est la première d'un ministre de la Ve République pour "injure raciale".


PETITE ANECDOTE, « POUR LA ROUTE »

Quand Sarko se rend (une fois de plus) dans une gendarmerie (Lamotte-Beuvron, le 3/6) pour caresser ses troupes de sécurite dans le sens du poil (« retour aux fondamentaux oblige », ce qui signifie qu’on passe son temps dans les commissariats et dans les caserne, alors qu’on ne met jamais les pieds chez kes infirlières ni dans les hôpitaux – ndlr), il en profite pour amuser la galerie en tester (à blanc) un TASER... en le braquant (au choix)... sur un journaliste. Un détail qui va bien au-delà du simple acte manqué, bien des observateurs présents sur place l’auront relevé...

Olivier Montel
-------------------------------------
http://humeurs-olivem.blogspot.com/
-------------------------------------
Diffusion : Elysée, brochette des « conseillers » à l’Elysée (Guéant, Louvrier, Soubie, etc.), Matignon, ministère de l'Intérieur, ministre de l'Intérieur, porte-baratin du ministère de l'intérieur, ministère de la « justice », notre cher ministre contre l’immigration et pour « l’identité » très nationale, UMP, portes-baratins UMP F.Lefèbvre et D.Paillé, meute moutonnesque des parlementaires UMP, chef de meute parlementaires UMP JF.Copé, Parti Socialiste, le Point, l'Express, Libération, Le Monde, Le Monde Mag, Marianne, le NouvelObs, l'Humanité, le Bigaro, Bigaro Mag, Amnesty Internationale, Cour Européenne des Droits de l'Homme

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire