OliveM

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Poil à Gratter pour démanger

vendredi 6 août 2010

Afrikabidon, un petit coin d'Afrique en Ardèche sous l'égide de Point Afrique.


Afrikabidon
, c'est une sorte de festival pour des rencontres sur l'Afrique, sous l'égide de Point Afrique qui organise ça à Bidon, un petit village un peu perdu en Ardèche (proche de St Remèze et de l'Aven Marzal). Un petit coin d'Afrique en Ardèche, en somme...
Pour en savoir plus voir http://www.afrikabidon.com/
Toutes les photos (prises avec un petit iPhone, mais retouchées) sont là ===> http://www.fototime.com/inv/F8D20BA3072EE80


23 aout, hommage à Thomas Sankara

Le film de Christophe Cupelin sur Sankara. Une collecte méritoire de documents vidéos sur Tom Sank, dont pas mal sont déjà connues. Des années d'effort. Un film émouvant où ne manquent à mon avis que quelques points s'accrocher pour éclairer sur ce qui a fait que Sankara a fini par s'isoler fin 2007 - erreurs comprises. Son montage n'est pas bouclé. Il ne sait pas trop ce qu'il en fera. Peut-être tenter le festival Ciné Droit Libre sur Ouaga. Présence du cinéaste malien Cheick Omar Sissoko, deux fois Etalon d'Or du Yenenga au Fespaco et ex-ministre de la Culture au Mali.

Discussion avec Maurice Freund, directeur de Point Afrique et ex tenancier du Point Mulhouse. Toutes les zones « rouges » décrétées par le ministère des affaires étrangères : tout sauf Bamako, Mopti et Ouaga. C'est un peu le délire et la paranoïa. La récente "Loi Kouchner" va poser des problèmes d'assurances à tous les voyagistes présents sur ces zones. Par exemple il faut savoir que les salaries français de Total et Areva seraient désormais assurés pour la modique somme de 12000€ par mois.

Souvenirs 84-90 sur le Faso. Quand Sankara était au pouvoir, son père était à Kaya, sur la route de Gorom-Gorom. Il mettait lui-même en garde son fils et lui disait qu'il fallait "se calmer". Il n'était pas le seul : même une crapule comme Bongo l'aurait ainsi mis en garde... Discussion qui bizarrement se termine par des histoires de deuxième bureau et de troisième bureau... allez comprendre !

On fait la connaissance de Bruno Jaffré. Nous ne sommes pas nombreux. Au mieux 80 personnes. Pièce de théâtre sur Sankara, essentiellement la retranscription de ses discours. Il est aussi question de Samsklejah, de Jean Ziegler, de Smockey, de Modibo Keita et de Survie.

Deux petites séquencettes vidéo

Un petit Sarko s'est permis de dire en 2007 à Dakar : "L'homme Africain n'est pas assez rentré dans l'Histoire ". Alors que l'Afrique est le berceau de l'Humanité. Si ce court sur pattes connaissait seulement les noms de Cabral, N'Krumah, Lumumba, Keita ou Sankara, il réaliserait qu'il n'est qu'un petit clapotis de l'histoire... Ce soir à Bidon, le griot de service qui nous a compté Sankara a qualifié ces incontinences et bêtises sarkoziennes de la façon suivante : "(...) ces insanités que Monsieur Sarkozy nous a déféquées à Dakar en 2007 ". En Afrique, les sages disent : "Quand le sage désigné la lune du doigt, l'idiot regarde le doigt" (il semblerait que ce soit en fait un proverbe chinois).

La discussion sur Sankara et la période 84-87.
OK pour la CARRURE du personnage politique : pédagogie, lucidité et pragmatisme, attention portée à la jeunesse, charisme et visionnaire,intégrité etc. Mais l'attention n'est peut-être pas suffisamment portée sur les contraintes économiques, sur le coût social et politique des mesures perçues comme « anti-fonctionnaires » en milieu urbain (même si Sankara avait raison sur le fond), sur le coût que constitue le fait de s'être mis les Chefferies à dos. Sur le moyen terme, sa rhétorique aura fini par être perçue comme quelque chose de coercitif – notamment par la « petite bourgeoisie urbaine ».

C'est tout un tas de petites choses qui fera que le climat se détériorera à Ouaga : l'obligation de porter du Faso Dan Fani, le sport obligatoire du jeudi, les journées de travaux agricoles obligatoires, etc. Des trucs sur lesquels il avait raison sur le fond, mais qui finiront par lui faire du tord sur la forme... En fait il y a à ce niveau-là un hyatus lors de tels épisodes « révolutionnaire » : d'un côté il faut propager le discours, faire dans la "pédagogie révolutionnaire" voire dans la rhétorique révolutionnaire pour espérer pouvoir convaincre et susciter l'adhésion. D'un autre côté, les CDR ont fini par être perçus comme quelque chose de coercitif. Toute une branche des CDR armés mal maitrisée, de même qu'une certaine partie des militaires. Comme dit Bruno J., quand on parle des CDR il faut certes parler de tout. Mais je pense pouvoir dire qu'à partir de mi-2006 ces CDR sont plus perçus comme quelque chose de coercitif que pour le fait de faire du « social » ou du « productif »...

Il est probable aussi que Sankara a sous-estimé le poids des syndicats, en tous cas en milieu urbain et chez les fonctionnaires. Il est sans doute difficile de gérer une phase révolutionnaire sans qu'il y ait une symbiose minimale avec les syndicats...

Mais surtout il semble que j'aie sous-estimé le poids de l'International dans le putsch du 15 octobre 1987. J'apprends que le Liberia et certains des sbires mercenaires de Taylor auraient trempé dans la préparation du putsch. Taylor lui-même aurait été vu à Ouaga le 15 octobre 1987... Je ne le savais pas. Par contre ce qu'on savait déjà, c'est que Sankara dérangeait un peu tout le monde sur la scène Africaine et internationale, y compris sur ses prises de positions radicales sur la dette (point de vue visionnaire puisqu'il passera en partie dans les faits 20 ans plus tard - ndlr). Notamment les occidentaux et en particulier la Françafrique de Chirac et autres Foccart, s'appuyant dans la région sur l'influence de la crapule d'Houfouet.

Pour en savoir plus sur la période sankariste, voir toutes les références et liens de vidéos mentionnées sur cet autre billet ==> http://minilien.fr/a0lar2http://minilien.fr/a0lar2
Sinon voir aussi les papiers pour le Monde diplomatique de B.Jaffré
==> http://www.monde-diplomatique.fr/2010/01/JAFFRE/18714
==> http://www.monde-diplomatique.fr/2007/10/JAFFRE/15202
==> http://www.monde-diplomatique.fr/2007/07/JAFFRE/14970

Le campement TAMANA
7 ou 8 cases ou concessions. « Tamana » signifie "Voyageur" en Bambara
Le modèle Tapoa est nigérien et vient du côté du parc du W.
Très sympa y compris au clair de lune avec tlous ces sols clairs. Un peu de gym pour moi pour rentrer dans la cahute. On voit la lune au travers et quand le mistral rentre au petit matin ça nous fait une ventilation naturelle ! Petit dej bien sympa avec confiotes africaines et miel du Niger.

Seul bémol : le prix. Tout compris 65€. Pas vraiment un prix "façon-façon". Je pense qu'ils en sont à amortir le coût d'installation des plate-formes, ça n'est que leur seconde saison. Mais quand même. En plus de ça, ça ne fonctionne que de mai à septembre. Je crois comprendre qu'ils comptent investir pour faire de l'habitat sédentaire, les actuelles cahutes ne tenant que de l'habitat nomade. Ils font même venir des architectes Africains, dont par exemple un de Gardhaïa.

Discussion avec les nigériens qui gèrent le campement, dont le dénommé Lawhal qui est la tête de pont du PA sur le Niger et notamment sur le W : on Tandja, Areva, le putsh de février, les 65% de non scolarisation... ils n'évoquent pas la situation de famine de ce premier semestre...

Le 24/7 - Concerts à Afrikabidon
D'abord Ibrahim Joh, le Touareg électrique. Évidemment on pense à Farka Touré et Ray Cooder. Du blues Touareg. Mais beaucoup plus électrique, plus vivace et la batterie en plus. On peut contribuer au pressage de leur premier album attendu fin octobre. Un chèque de 18€ à adresser à Association Tauguie, Lodève.
Voir aussi asso-targuie@hotmail.fr et http://www.myspace.com/ibrahimdjo

Puis le rappeur burkinabè Smockey. Des textes très virulents sur la situation de l'Afrique et de ses 50 ans "d'indépendance" en général, et sur celle du Burkina, sur la crapule de Blaise et sur l'affaire "Norbert Zongo". Accessoirement sur le dénommé Sarko, qualifié de "petit capitaine de l'équipe des pseudo-chefs d'état africains sans aucun mandat populaire".
A voir : http://www.rapdubled.net/fr/index.php?option=com_content&view=article&id=265:clip-video--awadi-smokey-sankara-la-patrie-ou-la-mort&catid=105:senegalv&Itemid=56

A voir aussi : http://www.youtube.com/watch?v=s-qQYtUca9A
(Smockey : "A qui profite le crime")



Quelques séquencettes vidéo

4 aout, Bidon, once again. Concert d'Amadou et Mariam.


Aujourd'hui c'est l'anniversaire de l'accession de Sankara au pouvoir au Burkina : 27 ans. Ce soir à Bidon, odeurs de karité. Senteurs de beurre de karité. Nazinga, W, Pendjari, Arlit. Tous ces noms me reviennent en pleine poire.
Concert d'Amadou et Mariam. Difficile de dire combien on est, mais c'est moins que de que j'aurais pensé. Pas mal de vacancier en famille, pas mal de gens au-delà de la cinquantaine. Donc ambiance
"bon enfant", c'est pas violent. Évidemment A & M sont un peu statiques, un peu "sur place". Par contre, lui est un bon guitariste, entre blues électrique et afro-blues à la mandingue. Ils chantent plusieurs fois en Bambara.
Au niveau paroles, c'est quand même parfois un peu plat. Ce n'est ni Tiken Jah ni Alpha B. Il aura fallu attendre le dernier morceau des rappels pour l'avoir, notre dimanche à Bamako...

On sort de là, il est 0h30, 22h30 à Ouaga. Cinq touaregs enrubannés discutent en conciliabule sous l'une des grandes tentes, à l'entrée. Une radée. Sale temps pour les mouches. Et dommage pour ceux qui voulaient dormir à la belle étoile. Je me dis que je reviendrai peut-être l'an prochain, si possible en bonne compagnie. Et d'ici là il faudrait que j'aille à Bangui ou dans le Fouta Djallon, ou que je retourne à Ouaga...

Là encore quelques séquencettes vidéo orises par iPhone, pour la route...


a+
olive m

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