OliveM

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Poil à Gratter pour démanger

vendredi 6 août 2010

LES FAMEUX SONDAGES « sécuritaires » DU BIGARO... (6 août 2010)


Le Bigaro de ce 6 août fait les choux gras d'un sondage estival qu'il vient lui-même de commanditer sur le thème très en vogue en Sarkozie de la « sécurité » et du durcissement sarkoziste sur le terrain tout-sécuritaire.

Mais il se trouve que ce sondage est contraire aux us et coutumes propres en matière de sondages d'opinion, qui veut notamment que ce genre d'enquête ne soit pas entrepris durant les périodes vacancières, pour des questions de plan d'échantillonnage (méthode des quotas – ndlr).
J'en parle en connaissance de cause, puisque j'ai eu moi-même des enquêtes et des plans d'échantillonnage à gérer, dans le cadre des travaux auxquels j'ai pu participer à l'INSEE (...).

De facto, ce plan d'échantillonnage est ici clairement sujet à caution, le nombre de personnes interrogées étant insuffisant (un milliers de personnes sondées). Par exemple, l'ensemble de l'électorat de gauche hors PS ne regroupe qu'une cinquantaine de personnes échantillonnées, ce qui évidemment n'est ni représentatif ni statistiquement signifiant. Zéro pointé sur cve terrain-là. Se posent également toutes les questions soulevées par la (nouvelle) méthode de questionnement par Internet, puisque c'est comme cela qu'a procédé l'IFOP.

Ainsi donc, le Bigaro est capable de commanditer des sondages qui vont à l'encontre de l'éthique méthodologique du sondage en général et à l'encontre du principe de robustesse statistique en particulier, en collusion manifeste avec l'IFOP dont l'image ne ressort pas grandie dans l'affaire, en tant qu'institut de sondage (...).

Plus au fond : cet épisode statistique made by Bigaro est dans la droite ligne de l'instrumentalisation de la chose « sondage » par l'Elysée, lequel Elysée érige ce simple instrument en véritable bâton de communication politique (la multiplicité et le coût exorbitant - sur le dos du contribuable - des sondages commandités en coulisses élyséennes le montrent clairement).

Seulement voilà : le sondage n'est qu'un outil, ça n'est pas ça qui peut tenir lieu de politique. Si l'on avait tenu ce raisonnement en 1981, jamais la peine de mort n'aurait été abandonnée dans ce pays. Du reste il est trivial de dire que si un Sarkozy avait été au pouvoir en 1981, la peine de mort n'aurait jamais été abolie (...)

Enfin, un sondage et les statistiques en général ne valent que par les questions qu'ils posent, au-delà même des réponses qu'ils collectent. Or là, les questions posées sont très partielles, ou ne pas dire implicitement très partiales et implicitement très orientées. Il eût par exemple été instructif d'avoir la réponse (des électeurs supposés de gauche notamment) à la question toute simple : « Etes-vous d'accord avec le discours et la radicalisation sécuritaire entretenu par le pouvoir sarkoziste ?». Sur la question des mesures anti-Roms par exemple, rien n'est dit et aucune question n'est posée sur le fait que les communes ne respectent pas la loi et leurs obligations pour l'accueil des gens du voyage (y compris la loi Besson). Idem sur les 45000 places que les pouvoirs publics s'étaient engagés à mettre à disposition de cette communauté en 2007, chose qui n'a jamais été faite (...). Bref, la façon même de présenter les questions est lacunaire, donc caricaturale.

Même thème, mais pas tout à fait le même constat: vendredi, l'Humanité a aussi publié son sondage d'opinion (CSA), qui porte sur la seule question des Roms. Les questions y sont plus affinées, du type: ces mesures sont-elles justes? Efficaces? Discriminantes? Nécessaires? D'où il en ressort des résultats beaucoup plus nuancés: 68% des sympathisants de gauche jugent que le démantèlement des camps n'est pas efficaces pour lutter contre l'insécurité (...)

Je ne sais plus de qui est cette citation : « Il y a trois types de mensonge. Les mensonges, les gros mensonges, et les statistiques »...

A titre illustratif, voici un autre sondage dont la teneur est elle aussi édifiante, et qui est en fait beaucoup plus intéressant que le sondage du Bigaro. Cliquer là ==> http://minilien.fr/a0laqc

En tout état de cause, utiliser l'outil « sondage » selon des méthodes statistiquement contestables pour flatter la fibre sécuritaire et populiste du français moyen, ça n'est évidemment pas très reluisant. Mais cela ne nous étonne pas vraiment, dans le contexte sarkozien actuel...

Bien entendu, pendant ce temps-là, le Bigaro ne parle pas du WoerthGate 1 (ou BétencourtGate, cliquez là pour en avoir le schéma complet ==> http://minilien.fr/a0laqk), ni du WoerthGate 2 (ou CesarGate), ni du KarachiGate (ou SarkoGate 1 - 1995), ni du FiscoLagardèreGate (ou SarkoGate 2 – 2004) qui refait surface tout récemment... et le Bigaro parle encore moins de tout ça. Normal : concernant le Bigaro, ça fait longtemps qu'on ne plus parler de « presse » en général ni de « liberté de la presse » en particulier. Le Bigaro, c'est plutôt de la Pravda de l'Elysée, avec dans le rôle de la brosse à reluire number one le dénommé Etienne Mougeotte, lequel fait même rigoler les humoristes comme Laurent Géra sur Europe 1, laquelle radio n'est pourtant pas vraiment une radio subversive de gauche :-)).

Olive M
Diffusion : UMP (+web), Brice le ministre raciste de l'Intérieur, porte-baratin de l'Intérieur Gérard Gachet, parlementaires UMP, chef de meute parlementaires UMP JF.Copé, portes-baratins de l'UMP Paillé et Lefèbvre (web + profile FB), porte-baratin du gouvernement Luc Chatel, Elysée (web), Morano la droitière de choc, les "conseillers" en coulisses à l'Elysee, Matignon (web), Rama Yade (web) S.E aux sports, la taupe UMP du FN besson eric, e.ciotti l'apprenti-sorcier réactionnaire du tout sécuritaire - et ses amis UMP e.abou et l.luca, le Team du Bigaro, Elysée (web), X.Bertrand chef de meute UMP
, IFOP

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