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dimanche 23 mai 2010

Au sujet du cinquantenaire des indépendances africaines prétendumment "célébré" par sa Majesté Sarkozy

>>>. Au sujet du cinquantenaire des indépendances africaines prétendumment "célébré" par sa Majesté Sarkozy

Bonjour au Burkina Faso,

Je suis tombé sur un papier du journal Le Monde intitulé "France-Afrique, un anniversaire ambigü" (29/04).
Cet article mentionne la réaction de M. Joachim Vokouma, face au mode de "célébration" du cinquantenaire des indépendances prévu par l'individu qui nous sert de président en France depuis 2007 (un certain "Sarkozy").

Je comprends tout à fait la réaction de Monsieur Vokouma. Et je tiens à lui dire que certains français ne sont pas dupes de ce genre de clowneries post-coloniales et paternalistes à souhait.

A titre personnel, je suis moi-même consterné par ce genre de facétie et par une telle caricature de la mémoire franco-africaine : inviter les armées africaines à venir faire les guignols avec les militaires français sur les Champs -Elysées le jour du 14 juillet (fête nationale française), laquelle date n'a RIEN à voir ni avec l'Afrique ni avec l'histoire des peuples Africains.

Je trouve moi-même assez lamentables ce genre d'dées qui ne sont en réalité que de l'ordre de la "Françafrique" et ne ramènent les choses qu'â des cérémonies militaires.

Je sais pertinemment que la France n'a jamais fait l'effort de s'affranchir de ces shémas "Françafrique", pas plus sous Mitterrand que sous De Gaulle, Pompidou, Giscard ou Chirac (...).
Avant-hier le Foccard, hier le Guy Penne, aujourd'hui le Claude Guéant... rien de bien neuf sous le soleil africain, en vérité. Sans même parler des Pasqua père et fils, ou du JC. Mitterrand (surnommé "Papa m'a dit", du temps où il jouait le rôle de "conseiller aux affaires africaines" à l'Elysée).

Je suis né en Afrique, je suis resté à Bangui 6 ans puis à Ouaga 2 ans, en 1986-1987. Quand je vois ce genre de pitreries sarkoziennes, je ne suis pas très fier d'être français, je le confesse volontiers. S'improviser commérationniste des indépendances africaines n'est pas, de mon point de vue, du ressort de la France. Quant à la façon de le faire (une parade franco-africaine sur les Champs Elysées...), je comprends tout à fait que de nombreux africains ne prennent ça que comme une provocation, et rien de plus.

Côté africain, il est bien entendu navrant que les chefs d'État prêtent le flanc à ce genre de manoeuvre, acceptent pareille "invitation" et acceptent de venir se livrer à pareille comédie militaire sur le sol de l'ex-colonisateurs (à l'exception de la Côte d'Ivoire).

Je m'en étonne d'autant plus que le sieur Sarkozy a brillament décliné toutes les invitations qui lui avaient été faites en terres africaines, en vue des véritables commémorations africaines d'indépendance. Chose d'ailleurs hautement symptomatique, à l'heure où ce cher Sarkozy est surtout obsédé par la reconquête de son électorat le plus droitier, sur les thèmes récurrents de "l'identité nationale franchouillarde", de la sentencieusec "sécurité" et, bien entendu, de "l'immigration"...

Quant à se qui peut être commémoré sur place, en Afrique, il y a des choses qui, d'ores et déjà, peuvent sembler curieuses et laisser très perplexes : c'est par exemple le cas au Senegal, avec cette mégalomanie dispencieuse et pharaonique de M. Wade et de sa fameuse statue à plus de 21 millions d'euros...

En ce qui concerne le Burkina, je déplore evidemment que B. Compaore se prête à ce genre de spectacle (...), mais je ne peux pas dire que j'en sois surpris. En pareilles circonstances, je ne peux m'empêcher d'imaginer la façon dont un Thomas Sankara aurait géré ce genre de situation. Quoi qu'on puisse penser de Thomas Sankara, je suis évidemment convaincu qu'il ne se serait pas abaissé à envoyer des soldats burkinabè faire les clowns sur les Champs Elysées (...).
Ça n'était pas le genre de la maison !
En voyant ça, Thomas Sankara doit se retourner dans sa tombe. Je préfère ne pas en dire plus, ce serait cruel pour son "frère d'arme" de l'époque, celui-là même qui le fit zigouiller un soir d'automne 1987 avec l'appui implicite des autorités françaises de l'époque, et qui reste indéboulonnable 23 ans plus tard...

Très cordialement,
Olivier Montel
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Copie : Président du Burkina Faso, Elysée, Claude Guéant le Foccard de M. Sarkozy, Kouchner le "ministre" français des affaires étrangères, Joyandet le "secrétaire d'état" français à la "coopération", JM. Bockel l'ancien secrétaire d'état français à la coopération (espèce de JP. Cot sauce Sarkozy), UMP, la Pravda sarkoziste = le Bigaro, Bigaro Magazine, journal Burkina le Sidwaya

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