OliveM

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Poil à Gratter pour démanger

dimanche 23 mai 2010

CLIMAT "SECURITAIRE", ETAT POLICIER : LE SYMPTOME DES 2 POIDS 2 MESURES

Bonjour,

Dans la nuit du 23 au 34 avril dernier, un homme de 29 ans a été sauvagement agressé par un membre des forces de l'ordre. Monsieur Verelle (c'est son nom) a fini dans le coma à l'hôpital de Grenoble. Il est entre la vie et la mort. Il est père de 2 enfants. Dans le jargon habituel, on appelle ça une "bavure".

Ce "policier" a bien entendu tout nié en bloc, en dépit du fait d'avoir été filmé en flagrant délit par des vidéos de surveillance. L'une des grandes marottes ministérielles (Hortefeux, MAM, Chatel, Bussereau, etc.), les caméras magiques de surveillance, peuvent décidément se révéler utiles, du moins après-"coups", si l'on peut s'exprimer ainsi (...).. Peut-être même pourrait-on en installer un peu plus aux abords des commissariats, qui sait ?

Quoiqu'il en soit, pour une fois, le fonctionnaire de police a été mis en examen. Ici pour "violence volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique, avec arme et sur personne vulnérable".

Au-delà de l'épisode lui-même, c'est le mode de gestion de ce genre de fait "divers" par le ministère de l'intérieur qui à l'évidence pose question.

Le mutisme affiché en pareil cas par la hiérarchie policière et par les autorités ministérielles de tutelle contrastent singulièrement avec le zêle et l'empressement dont ils font preuve pour convoquer les médias et sonner le tocsin au moindre fait divers en général, et dès qu'un fonctionnaire de police est pris à partie en particulier (...).

Un peu comme s'il y avait d'un côté des violences à dénoncer et à jeter en pâture sur la scène médiatico-sécuritaire, et de l'autre des violences à étouffer pudiquement, histoire accessoirement de caresser les syndicats de police dans le sens du poil. La droite sarkoziste aime à surfer sur certains faits divers, surtout au lendemain de sa raclée électorales des Régionales. Mais il y a "faits divers" et "faits divers" (...). En somme : la politique des 2 poids 2 mesures du ministère de l'Intérieur et de tout le gouvernement en matière de "communication" sur la "délinquence"...

Quand des fonctionnaires de police se font caillasser dans telle ou telle banlieue, Monsieur Hortefeux est sur place le soir même pour jouer les gros bras à grand renfort de médias.
Mais quand un citoyen lambda finit entre le vie et la mort pour avoir été matraqué gratuitement par un fonctionnaire de police... silence radio du côté de la place Beauvau.

Quand 2 jeunes de banlieue (des "racailles" selon la sémantique sarkozienne) sont coursés par toute une meute de flics et périssent électrocutés pour s'être réfugiés dans un transfo EDF (Clichy sous Bois, 2005), ni le ministre de l'intérieur de l'époque (un certain "Sarkozy") ni le porte-parole de ministère de l'Intérieur ne font la moindre déclaration.
Mais quand un flic se fait descendre par un membre de l'ETA à Dammary, tout le gouvernement est sur place et Monsieur Sarkozy nous grattifie d'un discours devant des centaines de journalistes (au grand "bonheur" d'une vingtaine de gendarmes qui lui tournent ostensiblement le dos - ndlr).

Quand un étudiant lambda essuie un tir de flash ball policier complètement gratuit, à bout portant et qu'il perd un oeil (Toulouse, mars 2009), personne ne commente côté Intérieur ni côté Elysée.
Mais quand une voiture de flics reçoit un parpaing dans la cité des Tarterêts (Corbeil, septembre 2009), Monsieur Hortefeux s'y rend dès le lendemain et convoque toute la presse, au point que celle-ci arrive même sur place bien avant le ministre.

Car ce genre de "communication d'État" attise les convoitises des médias, et en particulier les médias populistes et les médias à sensation. En revanche, dans le cas du matraqué à mort de Grenoble, on n'apprend ça que dans certains journaux... et presque 2 semaines plus tard. Détail : pas un mot ni dans le Figaro (le "Bigaro", comme disait l'infâme et regretté Coluche), ni sur TV-Sarko (TF1). C'est sans doute ce qu'on appelle "la liberté de l'information".

Inutile d'épiloguer sur le climat "sécuritaire" délétère savamment entretenu par le pouvoir actuel : cette politique de la peur qui ne fait qu'alimenter le fait que l'on a de plus en plus les coudées franches, dans nombre de commissariats et de gendarmeries...

De façon collatéralle, un dénommé JP. Borelly, du syndicat de police Alliance, s'est déjà précipité pour dire, dixit : "Envoyer un policier en prison dans ce genre d'affaire, ce n'est pas une bonne chose, ni pour notre pays, ni pour la police". Ce avant même que la procédure judiciaire ait suivi son cours (...). Reste à savoir ce qui est "une bonne chose" pour notre pays...

C'est comme ça depuis 2003 : ainsi va la France en Sarkozie.

Bien à vous,
Olivier Montel,
Poil A Gratter Citoyen
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Diffusion : Elysée, ministre de l'Intérieur, porte-baratin de l'Intérieur, porte-baratin de l'UMP, UMP, parlementaires de l'UMP, Matignon, syndicat de police Alliance, le Bigaro, Bigaro Magazine, l'Express, le Nouvel Obs, Marianne, le Canard Enchainé

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