OliveM

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Poil à Gratter pour démanger

dimanche 23 mai 2010

En toute modestie : N. Sarkozy joue désormais les "commentateurs sportifs"...

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Diffusion : Elysée meute Sarkozy-Guéant-Louvrier-Charon & Co, ministre de l'Intérieur, porte-baratin de l'Intérieur, porte-baratin de l'UMP, UMP, parlementaires de l'UMP, le Bigaro, Bigaro Magazine, l'Express, le Nouvel Obs, Marianne, le Canard Enchainé, accessoirement le Parti Socialiste.
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Bonjour,

La Sarkozie nous réserve décidément chaque jour de nouveaux divertissements sémantiques : dans un sens c'est rigolo, la Sarkozie.

Après les "karcher", les "racaille", les "casse toi pôv' con", les "petites crapules" et les "fais pas l'malin" avec le doigt pointé rageusement vers le citoyen lambda (entre autres), voici venu le temps des métaphores footballistiques.

Les toutes dernières incontinences verbales (connues) en provenance de l'Elysée ont été commises 4 mai au soir, devant les donateurs de l'UMP. Car N. Sarkozy est un garçon très polyvalent ; en dépit de ses charges présidentielles, il continue de s'occuper de très près de l'UMP, aux faims de caporalisation qu'on sait. En réalité, le dénommé X. Bertrand n'est là que pour faire "pot de fleur", pour faire "joli".

Mais de qui traitent donc ces dernières incontinences verbales sarkoziennes ? Elles traitent élégamment du cas de Madame Aubry.
Dixit Monsieur Sarkozy :
"Elle, elle joue en deuxième division, moi en première".

Derrière cette métaphore footeuse sur le dos d'une Martine Aubry qui manifestement rend de plus en plus nerveux notre président : une véritable leçon d'humilité politique... Ou quand le méprisable le dispute au méprisant. Ou quand le puéril présidentiel dispute au dérisoire présidentiel...

C'est sans doute l'approche de la prochaine Coupe du Monde qui nous vaut ce genre de propos hautain, conjuguée aux faméliques 29% d'opinions "favorables" pour le locataire de l'Elysée dans les sondages d'opinion.
Ces sondages d'opinion qui l'obsèdent tant, et dont certains, effectués de façon névrotique dans les coulisses de l'Elysée, coûtent si cher au contribuable (...) : tout ça tape manifestement sur les nerfs du Président. Une fois de plus, il perd son sang froid. Une fois de plus il nous pète une durite.

Des propos élyséens une fois de plus assez minables, donc attemptatoires à l'image de la fonction présidentielle au sens premier de la V-ième République ; celle d'un président qui serait président "de tous les français", qui ne serait pas un vulgaire raz' moquette clanesque mais, selon la formule consacrée, un président "au-dessus des partis".

De facto, ni un Mitterrand, ni un Chirac ni même un Giscard ne s'étaient ainsi abaissés au ras des pâquerettes durant leur(s) mandat(s) présidentiel(s). Mais pour Monsieur Sarkozy, ce n'est pas un problème : tout est possible.

On n'est pas forcément un fan inconditionnel du Parti Socialiste. N'empêche : rien ne nous empêchera sérieusement de penser qu'une Mme Aubry est porteuse d'une politique d'un autre calibre que celle de notre nouvel analyste footballistique : l'agité du bocal de l'Élysée. Même si celui-ci fait dans l'auto-satisfecit pathologique et se targue de "jouer en première division", là où les autres ne joueraient qu'en "seconde division" (...).

Prenons par exemple le thème récurrent et à nouveau très en vogue en Sarkozie depuis la magistrale déculottée électorale des dernières Régionales : l'obsession sécuritaire. Ce "tout répressif" qui est la marque de fabrique du sarkozisme, faute de mieux.

Ainsi donc, voici (entre autres) ce à quoi le fait de "jouer en première division" (comme il dit fièrement) conduit Monsieur Sarkozy :
- plus de flics dans les transports,
- plus de flics dans le métro,
- plus de flics dans les stades de foot,
- plus de flics aux abords des stades de foot,
- plus de flics à Neuilly sur Seine,
- plus de flics dans le XVI-ième arrondissement de Paris,
- à présent des flics dans les écoles,
- enfin la cerise sur le gâteau : 900.000 personnes collées en garde à vue chaque année dans des conditions dégradantes, souvent abusives et toujours condamnées par la Cour Européenne des Droits de l'Homme et par Amnesty International,
- tout ça... pour des niveaux de délinquance qui, au mieux, n'ont pas baissé depuis 2002.

La dernière marotte démago-sécuritaire de Monsieur Sarkozy pour faire encore une bonne pipe au FN et "rassurer" le blaireau hexagonal moyen : convier des flics à demeure dans les collèges et dans les lycées. Douce lapalissade : contre l'avis même du corps enseignant et des psychologues scolaires. La traduction du "tout répressif" sur le terrain scolaire, en somme. Doux mélange des genres et comble du clientélisme nauséabond auquel on aura à faire au bas pied jusqu'en mai 2012 - joker sécuritaire électoral oblige - de la part de celui chez qui le seul mot "proximité" de l'expression "police de proximité" déclenché des ulcères d'estomac (...).

Cette démagogie sécuritaire n'est qu'une tentative de leurre : quelque part, le but du jeu c'est en réalité de masquer l'incurie de X années de droite en général et de Y années de sarkozisme en particulier. Ici en matière d'Éducation Nationale comme en matière de sécurité. Et ce, même si le comique troupier de l'Élysée, reconverti pour la circonstance en nouveau "Thierry Roland" de la vie politicienne franchouillarde, prétend pompeusement être le seul à "jouer en première division" (...).,

En outre, ce délirium sécuritaire en milieu scolaire tient de la schizophrénie : dans ces établissements scolaires où Monsieur Sarkozy veut installer la gente policière, on sucre depuis des années des postes de surveillant, on sucre depuis des années des postes de CPE, on sucre depuis des années des dizaines de milliers de postes d'enseignant, et l'on achève allègrement d'exterminer cette espèce déjà en voie de disparition qui était tout simplement celle... des concierges à l'entrée des écoles. Cherchez l'erreur !

Même si l'on ne va pas se faire d'illusions excessives sur le PS, on peut faire l'hypothèse assez réaliste que Mme Aubry (ou un DSK) mènera une politique d'une autre envergure : une politique de long terme plus efficace... sur le long terme ; une politique plus intelligente socialement ; une politique qui ne se borne pas à coller bêtement des pansements sur des plaies purrulentes même pas désinfectées, le tout dans une logique indécrottable d'affrontement social.

Bref, une vraie politique, au-delà des seuls effets d'annonce visant à terrifier telle ou telle partie de l'électorat et à stigmatiser telle ou telle autre partie de la population (...). Même si, selon la rhétorique sarkoziste, les partisans d'une telle politique de fond et de justice sociale "ne jouent qu'en deuxième division" - pour reprendre son aimable métaphore footeuse du 4 mai.

Du reste, en dépit de la suffisance et du mépris affichés par l'Elysée, la situation de celle qui "joue en deuxième division", donc, est telle qu'elle devance désormais dans les sondages d'opinion le locataire de l'Elysée - essentiellement premier flic de France - celui-là même qui serait prétendumment le seul à "jouer en première division". Étrange paradoxe statistique, non ?

Enfin dernier détail concernant la Sarkozie au sens quasi-dynastique du terme : en dépit du fait qu'aux yeux de Sarkozy-père la dénommé Martine Aubry "ne joue qu'en deuxième division", Jacques Delors n'a pour sa part jamais pistonné sa fille où que ce soit, et encore moins à la tête de l'EPAD... Ça n'est pas le genre de la maison. Si vous voyez ce que je veux dire...

Comme disait l'infâme et regretté Pierre Desproges : "Étonnant, non?".

Pouf pouf pouf... on pouffe !

Olivier Montel,
Poil À Gratter iconoclaste.

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